Vague de chaleur Les sociétés de sauvetage ont du pain sur la planche

Les températures élevées mesurées en Suisse ces derniers jours ont fait augmenter le nombre de baigneurs ou d'utilisateurs de paddle sur les cours d'eau helvétiques. Cette hausse de la fréquentation accentue le travail des sociétés de sauvetage.

Keystone-SDA, dapi, ats

27.07.2022, 09:00

27.07.2022, 09:12

ATS

«Davantage de personnes se trouvent au bord de l'eau ou dans l'eau lorsque les températures sont chaudes et élevées. Malheureusement, cela se reflète souvent dans les statistiques des accidents», confirme Marc Audeoud, spécialiste sauvetage au sein de la Société suisse de sauvetage (SSS), à l'agence de presse Keystone-ATS.

Dans son viseur notamment, la baignade dans les rivières. Cette dernière a passablement gagné en popularité, mais pour M. Audeoud, «c'est justement lors des baignades dans les rivières qu'il existe de nombreux dangers, en particulier lorsque les personnes s'aventurent sans préparation préalable». La SSS conseille dès lors ces baignades uniquement aux bons nageurs et recommande toujours d'avoir un moyen flottant avec soi afin de pouvoir s'y accrocher en cas de besoin.

Interventions stables

N'étant pas une organisation de piquet, la SSS ne dispose pas de chiffres sur le nombre d'interventions. Ce sont les sections locales de la SSS ou d'autres sections qui sont intégrées dans les structures d'alarme pour une intervention primaire. C'est le cas notamment de la Société internationale de sauvetage du Léman (SISL).

Contacté par Keystone-ATS, son président Olivier Durgniat reconnaît que plusieurs interventions de la SISL ont découlé des récentes vagues de chaleur, mais ne veut pas tomber dans l'alarmisme. «En 2021, nous avons effectué 968 interventions et secourus pas moins de 1577 personnes. Pour 2022, nous n'avons pas encore les chiffres, mais nous devons être dans la même veine», explique-t-il.

Seul changement notable, le nombre de bateaux en panne a augmenté sur les eaux du Léman cet été. «Nous n'avons pas d'explications officielles, mais on peut supposer que l'augmentation du prix de l'essence peut décourager certains propriétaires à faire le plein», détaille M. Durgniat.

Les dangers de la nuit

Les récentes températures très chaudes peuvent inciter les baigneurs à se rafraîchir dans la rivière ou le lac même après la tombée de la nuit. Si, pour l'heure, cette tendance n'a pas encore été confirmée explicitement par des études, elle met la SSS en alerte. «Une intervention de sauvetage de nuit est beaucoup plus compliquée car il est beaucoup plus difficile de localiser la personne à secourir en raison du manque de lumière», expose Marc Auedoud.

Le son de cloche est similaire du côté d'Olivier Durgniat, qui explique qu'"en début de soirée ou à la tombée de la nuit, le risque d'hypothermie est plus important pour les usagers du lac et des rivières». Pour lui, cela est dû notamment aux vents qui balaient le lac et qui abaissent la température.

Le président de la SISL voit un autre danger naître avec cette pratique nocturne et il concerne les utilisateurs de paddle. «Bon nombre ne connaissent pas les vents lorsqu'ils vont sur le lac. Sur le Léman, il suffit que la bise soit forte en fin de soirée et elle vous porte au large», alerte-t-il.