«Enfants hors de contrôle»Profs insultés, vandalisme et délits: la montée de la violence à l'école préoccupe
Petar Marjanović
29.4.2025
Enseignants insultés, menacés, parfois même agressés: le ton se durcit dans les écoles - en Suisse aussi. Les enseignants tirent la sonnette d'alarme, les parents s'immiscent de plus en plus agressivement.
Le ton rude ne règne pas seulement entre les enfants. Il est également dirigé contre les enseignants ou provient même des parents.
Photo :sda
Petar Marjanović
29.04.2025, 04:30
29.04.2025, 12:10
Petar Marjanović
Ce week-end et lundi matin, plusieurs médias allemands ont tiré la sonnette d'alarme. Sous des titres tels que «Kinder ausser Kontrolle» (enfants hors de contrôle), ils ont fait état de l'augmentation du nombre de délits dans les écoles. Il convient de souligner ce fait: derrière les chiffres, il y a d'abord des cas suspects - tous ne sont pas confirmés par la suite par les tribunaux.
Il est toutefois indéniable qu'en Suisse aussi, les enseignants sont de plus en plus préoccupés par leurs salles de classe. L'étude sur la violence de l'association faîtière des enseignantes et enseignants suisses (LCH), qui a analysé pour la première fois il y a deux ans le problème de la violence à l'école, est une source d'inquiétude.
Le résultat de l'enquête a montré que deux enseignants sur trois ont subi des violences psychiques ou physiques. Ils sont particulièrement touchés par la violence psychique comme les insultes, les menaces ou les intimidations.
Tendances TikTok et écoles surchargées
Les incidents actuels montrent que la violence est loin de n'être qu'un phénomène statistique. A Muttenz BL, par exemple, un élève a laissé une menace de folie meurtrière dans les toilettes d'une école - apparemment inspirée par une dangereuse tendance TikTok. Des incidents inquiétants ont également eu lieu récemment à Coire et à Zurich.
A Zurich-Schwamendingen, un homme a été retrouvé grièvement blessé dans l'enceinte d'une école. Dans une école bernoise, il a même fallu démonter les portes des toilettes en raison d'incidents répétés de violence et de vandalisme.
À Montreux, a également rapporté «24 Heures», un établissement a limité l'accès aux toilettes, à la suite de déprédations. En 2023 à Val-d'Illiez en Valais, une rixe impliquant parents et élèves avait aussi fait les gros titres. Plus récemment, des élèves s'en sont pris à un homme aux aords du collège de Bex.
«Les incidents récents confirment la nécessité de renforcer les mesures de prévention et de protection», déclare Beat Schwendimann, responsable de la pédagogie à la LCH, à blue News. Les enseignants font face à la montée de la violence en établissant des règles de comportement claires, en travaillant sur la confiance avec les élèves et en collaborant étroitement avec les psychologues et les assistants sociaux scolaires.
Mais ces mesures ne suffisent pas à elles seules. Schwendimann demande : «Il faut des paquets de mesures harmonisés au niveau cantonal et un meilleur accès aux ressources pour les écoles».
Pas une question de sexe ou de nationalité
Particulièrement inquiétant : la violence n'est pas seulement le fait des élèves*. Comme le montre l'étude de LCH, 36% des agressions proviennent de parents. Le cas d'une altercation physique entre un couple de parents et une enseignante à l'école de Kirchberg BE montre clairement à quel point les seuils d'inhibition ont baissé.
«Les enseignants ont perdu de leur autorité dans l'ensemble de la société», déclare l'enseignant primaire et député Manuel C. Widmer à la «Berner Zeitung». Selon Widmer, le problème est particulièrement exacerbé lorsqu'il s'agit de la question du passage à l'école secondaire ou à la Realschule: «Certains parents n'acceptent pas l'évaluation des performances et veulent se réaliser à travers leurs enfants».
C'est pourquoi il ne peut pas non plus confirmer que le ton dur vient en premier lieu des garçons ou des étrangers: «Je le vis comme ça, c'est surtout une question de comment on se comporte à la maison».
«Je trouve que c'est avant tout une question de comportement à la maison.»
Manuel C. Widmer
Enseignants bernois
Les parents tirent également la sonnette d'alarme. A Lachen SZ, la situation a tellement dégénéré dans une école primaire que des parents se sont adressés directement à l'Office cantonal des écoles primaires. Le président de l'école, Daniel Heinrich, a reconnu auprès de «March24» : «Il faut bien sûr agir».
Le défi est clair: les écoles sans violence ne vont plus de soi. Pour Beat Schwendimann, il est clair que «la violence peut toucher chaque enseignant». C'est pourquoi la LCH prévoit de répéter l'étude sur la violence en 2028, afin de mieux documenter l'évolution et de pouvoir prendre des mesures ciblées pour y remédier.