Australie L'archevêque Wilson coupable d'avoir caché des agressions pédophiles

ATS / AFP

22.5.2018

L'archevêque australien Philip Wilson (au centre)
L'archevêque australien Philip Wilson (au centre)

Un archevêque australien a été reconnu coupable mardi d'avoir couvert des abus pédophiles dans les années 1970. Il est l'un des ecclésiastiques les plus hauts placés dans la hiérarchie catholique dans le monde à être poursuivi avec succès dans un tel dossier.

L'archevêque d'Adélaïde Philip Wilson, 67 ans, a été accusé d'avoir caché des abus commis par Jim Fletcher, prêtre pédophile notoire, dans la région de Hunter, en Nouvelle-Galles du Sud, en s'abstenant de dénoncer les accusations portées contre lui. Il a démenti toutes les charges.

Ses défenseurs avaient tenté par quatre fois d'obtenir l'abandon des poursuites. Ils avaient fait valoir que l'Alzheimer dont est atteint l'ecclésiastique devait lui éviter un procès, même s'il a été maintenu dans ses fonctions au sein de l'Eglise.

Un tribunal de Newcastle l'a reconnu coupable d'avoir caché un crime grave passible de poursuites commis par une autre personne. Il encourt jusqu'à deux ans de prison. La sentence sera prononcée ultérieurement.

Conversation avec la victime

Le fait que Jim Fletcher, aujourd'hui défunt, ait commis des abus sexuels sur Peter Creigh, un enfant de choeur, n'est pas contesté. Le tribunal tentait de déterminer si Philip Wilson, alors jeune prêtre, en avait été informé.

Le tribunal a déclaré qu'il ne pouvait accepter que l'archevêque ne se souvienne pas d'une conversation avec la victime en 1976 dans laquelle cette dernière avait décrit les agressions par le menu. Peter Creigh, qui s'est effondré en sanglots à l'énoncé du jugement, "n'avait aucune raison ou aucun intérêt à inventer cette conversation", a dit la cour, selon le groupe de médias Australian Broadcasting Corporation.

Philip Wilson officiait comme prêtre à Maitland, où il a grandi, avant d'être nommé évêque de Wollongong en 1996. Cinq ans après, il devenait archevêque.

En 2012, l'Australie avait ordonné une enquête nationale sur les réponses institutionnelles apportées aux abus sexuels commis sur des enfants. Elle avait recueilli des témoignages éprouvants de milliers de victimes d'abus pédophiles dans les églises, les orphelinats, les clubs de sport, les organisations de jeunesses et les écoles.

Retour à la page d'accueil