Royaume-Uni L'aristocrate accusée d'avoir tué son bébé échappe à un verdict

Le procès de Constance Marten, l'aristocrate jugée pour la mort de son bébé lors d'une cavale qui avait fasciné les Britanniques, s'est achevé sans verdict mercredi, le jury n'ayant pas réussi à se mettre d'accord sur cette affaire hors norme.

AFP

19.06.2024, 16:58

Marc Schaller

Après trois mois d'audience et 72H de délibérations infructueuses depuis fin avril, le juge Mark Lucraft, de la cour criminelle de l'Old Bailey de Londres, a renvoyé les jurés chez eux, laissant au parquet la responsabilité de convoquer ou non un nouveau procès.

Le jury s'est montré incapable de se prononcer sur le rôle joué par cette héritière d'une famille historiquement proche de la famille royale, âgée de 37 ans, et par son compagnon Mark Gordon, 50 ans, dans la mort de leur fille Victoria.

Le couple était jugé pour meurtre par négligence après le décès du nourrisson de quelques jours, dissimulation de la naissance d'un enfant et cruauté. Ils avaient plaidé non coupable.

Des semaines de cavale

En janvier 2023, la cavale de cette jeune femme et de son compagnon, qui avait auparavant purgé une peine de 20 ans de prison pour viol aux Etats-Unis, avait fait la une des médias britanniques.

Devant le tribunal, Constance Marten a expliqué que le couple, qui vivait en retrait de la société, s'était enfui pour garder Victoria, née dans la clandestinité après le retrait de la garde de ses quatre autres enfants par les services sociaux.

Après des semaines d'une fuite éperdue, dormant dans des hôtels, dans une tente en plein hiver, et dépensant des centaines de livres pour se déplacer en taxi à travers le pays, le couple a finalement été arrêté le 27 février 2023 à Brighton, dans le sud de l'Angleterre.

Le corps de la petite Victoria, âgée de seulement quelques jours, a été retrouvé le 1er mars dans un sac de supermarché abandonné à l'intérieur d'un hangar.

«Mark et moi aimons nos enfants plus que tout au monde», avait déclaré Constance Marten lors du procès, assurant que leur petite fille n'avait pas été victime d'actes de cruauté ou exposée au froid pendant leur fuite en plein mois de janvier.

L'autopsie n'a pas pu déterminer les causes exactes de la mort du bébé, mais la possibilité que Constance se soit endormie sur elle par inadvertance, dans la tente où le couple se cachait, a été évoquée durant le procès.