Coronavirus Le Covid tue 120'000 Brésiliens en six mois

ATS

30.8.2020 - 02:12

Le Brésil semble bloqué depuis trois mois dans un interminable plateau avec le Covid-19, avec environ 1000 décès quotidiens en moyenne (archives).
Le Brésil semble bloqué depuis trois mois dans un interminable plateau avec le Covid-19, avec environ 1000 décès quotidiens en moyenne (archives).
Source: KEYSTONE/AP/Silvia Izquierdo

Six mois après avoir recensé son premier cas de Covid-19, le Brésil a atteint samedi le seuil des 120'000 morts liés à l'épidémie. Le plus grand pays d'Amérique latine est le deuxième le plus touché au monde par le coronavirus, derrière les Etats-Unis.

Le nombre de décès officiellement enregistré s'élève exactement à 120'262, après les 758 recensés lors des dernières 24 heures, a annoncé le ministère brésilien de la santé. Les contaminations ont parallèlement augmenté de 41'350, pour atteindre le total de 3'846'153.

Contrairement à l'Europe et à l'Asie, où les courbes de contamination et de décès ont augmenté rapidement avant de chuter à l'issue de plusieurs semaines de confinement, le Brésil semble bloqué depuis trois mois dans un interminable plateau, avec environ 1000 décès quotidiens en moyenne et de nombreuses disparités entre les régions.

«Le Brésil est unique au monde. Depuis le début de la pandémie, ses courbes sont différentes de celles des autres pays. Elles évoluent plus lentement», a expliqué Christovam Barcellos, chercheur de la Fiocruz, institut de référence en santé publique.

«Les courbes sont stables à présent, mais à un niveau très dangereux: environ 1000 décès et 40'000 nouveaux cas confirmés par jour. Et le pic n'a pas encore été atteint», estime-t-il. La communauté scientifique estime cependant que les chiffres officiels sont largement sous-estimés.

Manque de cohésion

La plupart des spécialistes considèrent que le manque de cohésion des pouvoirs publics est une des principales raisons pour lesquelles le Brésil n'est pas parvenu à diminuer le rythme des contaminations.

Touchant au départ les personnes les plus aisées revenant de voyages à l'étranger, le coronavirus a ensuite fait des ravages chez les populations les plus vulnérables, notamment dans les favelas, les quartiers pauvres surpeuplés des grandes villes.

Malgré une gestion chaotique de la pandémie, le président brésilien Jair Bolsonaro est plus populaire que jamais. Il y a 15 jours, un sondage de l'institut Datafolha le créditait de 37% d'opinions favorables, cinq points de plus qu'en juin. Et 47% des sondés considèrent qu'il n'est pas responsable des morts causées par la pandémie.

M. Bolsonaro est particulièrement populaire auprès des Brésiliens les plus pauvres qui touchent les allocations de 600 réaux (environ 100 francs) versées par le gouvernement pour soulager les populations les plus touchées par l'impact économique de la pandémie.

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