«Moment émouvant» Le démantèlement de la raffinerie Tamoil a commencé en Valais

zd, ats

12.8.2021 - 14:59

zd, ats

Le démantèlement de la raffinerie Tamoil, située à Collombey-Muraz dans le Chablais valaisan, a commencé. Ce «moment émouvant» marque aussi le début d'une mue pour le site dont l'avenir est tourné vers l'industrie légère.

Le 13 janvier 2015, Tamoil Suisse SA, propriétaire des lieux, annonçait l'arrêt de ses activités. Les 238 salariés du site perdaient alors leur emploi. Comme elle s'y était engagée, la société, dont le siège social est à Vernier (GE), avait annoncé, en 2019, sa volonté de démanteler sa structure de Collombey-Muraz, faute de repreneur crédible.

Jeudi, le premier coup de pioche, retardé pour cause de Covid-19, a été donné. C'est un «moment émouvant» qui marque aussi «le nouveau départ du site de la raffinerie», affirme d'entrée le directeur de Tamoil Suisse SA, Stéphane Trachsler

Trois étapes sont prévues: le démantèlement parallèle des citernes puis des unités de production et, dans un troisième temps, celui des bâtiments et des cheminées. «95% des installations du site seront recyclées», détaille Stéphane Trachsler. Si Tamoil ne veut pas articuler de chiffres quant aux coûts de ce chantier, l'entreprise a assuré une garantie financière de 10 millions de francs à la commune bas-valaisanne.

Unités remontées ailleurs

Devant les médias rassemblés pour l'occasion, un travailleur au volant d'une machine qui déchiquète s'applique au découpage d'une des 54 citernes à démonter. Ces structures qui représentent un volume total de 461'000 m3 seront détruites l'une après l'autre d'ici fin 2022, si tout se passe comme prévu.

«Il faut compter entre deux et trois semaines pour détailler en morceaux de tailles plus ou moins similaires une seule citerne», explique Janine Flückiger, qui co-dirige l'entreprise familiale Flückiger AG à Rothrist, spécialisée dans ce genre de démontage et dont les citernes de Collombey-Muraz constituent le trentième chantier. Les pièces sont ensuite récupérées, amenées à Rothrist, fondues et réutilisées.

Parallèlement, une autre firme, l'allemande Aiotec, doit se charger du démontage «boulon par boulon» des installations de production. Agissant comme un grossiste, elle revendra à ses clients ces infrastructures «aux normes suisses» qui peuvent «encore être utilisées», souligne Stéphane Trachsler. Le directeur ne sait pas qui les rachètera, mais il suppose que les installations chablaisiennes ne seront pas remontées en Europe, qui a vu la fermeture de nombreuses raffineries ces dernières années.

Fin 2025

Une fois le démontage terminé, soit fin 2025, le site qui restera en mains de Tamoil sera réinvesti par des industries plus légères, selon un plan de réhabilitation présenté en juin.