L'état d'urgence décrétéLe Hezbollah a lancé une attaque «de grande envergure» contre Israël
ATS
25.8.2024 - 04:27
Le Hezbollah libanais a annoncé dimanche matin avoir lancé une attaque à large échelle de drones et de roquettes contre Israël, en riposte à la mort d'un haut chef militaire tué dans une frappe israélienne à Beyrouth en juillet. Israël avait anticipé l'assaut.
Keystone-SDA
25.08.2024, 04:27
25.08.2024, 08:05
ATS
Au moment de cette annonce, l'armée israélienne disait mener des frappes préventives au Liban après avoir détecté des préparatifs du Hezbollah, allié du Hamas palestinien, pour déclencher «des attaques de grande envergure» contre Israël, où l'état d'urgence a été instauré.
Dans un communiqué, la formation pro-iranienne a indiqué avoir «lancé une attaque aérienne à l'aide d'un grand nombre de drones» sur le territoire israélien. Elle a dit aussi avoir tiré «plus de 320» roquettes Katioucha sur 11 bases militaires en Israël et sur le plateau du Golan occupé.
Cette «première phase» s'est «achevée avec succès», a affirmé le Hezbollah, précisant qu'elle avait pour objectif de viser les «casernes et positions israéliennes afin de faciliter le passage des drones d'attaque» vers le territoire israélien «en profondeur».
Etat d'urgence
Dans l'immédiat, les autorités israéliennes n'ont pas fait état de positions militaires touchées. L'armée israélienne a en revanche annoncé mener des frappes au Liban après avoir détecté des préparatifs du Hezbollah pour «des attaques de grande envergure» contre Israël.
L'armée israélienne a indiqué sur le réseau social X que le Hezbollah avait tiré «plus de 150 projectiles depuis le Liban vers Israël» dimanche matin. Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a annoncé une réunion du cabinet de sécurité à 06h00 (en Suisse).
Le ministre israélien de la défense Yoav Gallant a décrété l'état d'urgence sur tout le territoire d'Israël pour 48 heures à partir de dimanche 06h00 (05h00 en Suisse), se disant «convaincu qu'il existe une forte probabilité qu'une attaque soit menée contre la population civile également dans les autres zones du pays».
En raison des frappes, tous les vols de dimanche matin à Tel-Aviv sont retardés ou déroutés, a annoncé l'aéroport Ben Gourion.
Négociations au Caire
Ces affrontements ont éclaté en pleines négociations au Caire visant à instaurer une trêve dans la guerre dans la bande de Gaza. Celle-ci a été déclenchée par une attaque sans précédent en territoire israélien le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien Hamas.
Les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah, mouvement soutenu par l'Iran, sont quasiment quotidiens depuis le début de la guerre à Gaza.
Depuis plusieurs semaines, la communauté internationale met en garde contre un possible débordement régional du conflit, surtout depuis la mort d'un chef militaire du Hezbollah à la fin juillet, tué par une frappe israélienne au Liban, et celle à Téhéran de l'ex-chef du Hamas, attribuée à Israël par l'Iran. Le Hezbollah et Téhéran ont promis de riposter.
Dans un message vidéo sur le réseau social X, le porte-parole de l'armée israélienne Daniel Hagari a déclaré que «des avions de chasse sont actuellement en train d'attaquer des cibles du Hezbollah».
Série de raids aériens
«Toute personne se trouvant à proximité de zones où le Hezbollah opère doit quitter immédiatement les lieux pour se protéger et protéger sa famille», a exhorté l'armée israélienne, en soulignant que l'armée «fera tout ce qui est nécessaire pour protéger les citoyens d'Israël».
La chaîne de télévision Al-Manar du Hezbollah a fait état d'une série de raids israéliens ayant visé les forêts de Kounin Rashf, Al-Tayri, Beit Yahoun, Al-Khardali, Zawtar, Iqlim Al-Tuffah et Al-Rayhan dans le sud du Liban.
Depuis octobre, les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait plus de 600 morts au Liban, principalement des combattants du mouvement chiite mais également au moins 131 civils, selon un décompte de l'AFP. En Israël et sur le plateau du Golan syrien occupé, 23 militaires et 26 civils ont péri dans ces violences, selon les autorités israéliennes.
Le président américain Joe Biden «suit attentivement les événements», a déclaré un porte-parole du conseil de sécurité nationale, Sean Savett. «Les responsables américains communiquent en permanence avec leurs homologues israéliens. Nous continuerons à soutenir le droit d'Israël à se défendre et à oeuvrer pour la stabilité régionale», a-t-il ajouté.