Conseillère fédérale «mariée à un fieffé gredin»Le journaliste derrière l'affaire Kopp n'a «aucun regret»
ats
16.4.2023 - 02:31
L'ancien journaliste au Matin, Victor Fingal, revient sur son enquête qui avait entraîné la démission de la première conseillère fédérale Elisabeth Kopp, décédée récemment. «Je n'ai aucun regret. J'ai fait mon travail de journaliste», déclare-t-il.
Keystone-SDA, ats
16.04.2023, 02:31
16.04.2023, 07:16
ATS
«Ce n'est pas moi qui ai voulu être conseillère fédérale et être mariée à un fieffé gredin ayant eu de nombreux problèmes avec la justice», poursuit-il dans Le Matin Dimanche.
Après l'annonce du décès d'Elisabeth Kopp vendredi, plusieurs politiciens ont souligné le traitement injuste que l'ancienne conseillère fédérale a subi lors de l'affaire la liant à son mari Hans W. Kopp et l'ayant poussé à démissionner en 1989. Le Tribunal fédéral l'avait finalement blanchie un an plus tard.
«Peut-être que ça ne tombait pas sous le coup de la loi, mais c'était en tout cas un problème politique», commente Victor Fingal. On ne mentionne jamais la commission d'enquête parlementaire, qui n'a pas été tendre avec elle, ajoute-t-il.
Pas le sommet de sa carrière
L'ancien correspondant à Zurich travaillait sur une autre affaire avec le département d'Elisabeth Kopp quand on l'a contacté pour se pencher sur des indiscrétions. «Il a fallu des mois d'enquête, durant lesquels je rencontrais ma source principale sur des aires de repos entre Zurich et Berne», se souvient-il.
Le journaliste dit ne pas avoir été serein au moment de publier. «Nous aurions été foutus si le Conseil fédéral avait fait bloc, explique-t-il. Mais ça n'a pas été le cas, et elle a avoué».
S'il ne regrette pas son enquête, Victor Fingal n'estime pas qu'elle a marqué le sommet de sa carrière. «D'autres articles m'ont davantage passionné et ont eu des résultats plus importants, comme des enquêtes sur des réseaux de pédophile internationaux, indique-t-il. Ça me donne plus de satisfaction de savoir qu'elles ont permis de coincer des salopards».