Evasion de Pramont Le juge des mineurs Boillat: «Le travail qui est fait à Pramont est admirable»

Sept des dix jeunes qui s'étaient évadés samedi soir du centre éducatif fermé de Pramont à Granges (VS) ont été depuis interpellés par la police. Le président de l’Association latine des juges des mineurs, Olivier Boillat, donne jeudi sur le site du Temps quelques détails sur le déroulé de l'évasion.

Keystone-SDA, zd, ats

08.02.2024, 18:12

ATS

Le septième jeune a été retrouvé dans la nuit de mercredi à jeudi, a indiqué la police cantonale valaisanne dans un communiqué. Les recherches se poursuivent pour retrouver «les trois fuyards manquants».

Les dix jeunes âgés de 17 à 24 ans se sont évadés du centre de Pramont. Celui-ci accueille des mineurs et jeunes adultes placés en vue de l’exécution d’une mesure pénale en milieu fermé.

«Erreur humaine» mise en doute

Selon le président de l’Association latine des juges des mineurs Olivier Boillat, «il apparaît que ce sont essentiellement deux jeunes qui ont monté un véritable stratagème pour agresser et neutraliser de nuit un surveillant expérimenté. Ils ont ensuite ouvert les cellules des autres et certains ont profité de l’opportunité pour sortir, d’autres pas».

Certains jeunes sont sortis «sans se poser trop de questions» et ont ensuite appelé «leurs parents pour dire qu’ils ont fait une bêtise et demander conseil. Cela s’est passé dans cette affaire. Des parents nous ont informés», poursuit celui qui est également à la tête du Tribunal des mineurs à Genève. L’un des jeunes par exemple «est rentré de son propre chef après trois jours».

Selon les informations dont dispose Olivier Boillat «'l’erreur humaine' n’est (toutefois) pas la bonne piste». Cette hypothèse avait été avancée par les autorités valaisannes lundi, selon les premiers éléments à leur disposition.

Sécurité renforcée

«Le travail qui est fait à Pramont est admirable», estime aussi le président de l’Association latine des juges des mineurs pour qui «il faut absolument écouter la direction et les éducateurs quand ils demandent d’améliorer la sécurité». Il ajoute: «J’espère que ce type d’évènement conduira à prêter davantage attention aux gens du terrain lorsqu’ils évoquent des installations vétustes et à ne pas attendre une catastrophe pour agir».

Mercredi, le canton du Valais a annoncé un renforcement de la sécurité sur le site. Deux surveillants sont désormais actifs la nuit au sein de l’établissement entre 21h00 et 06h00, contre un seul précédemment. L'installation de caméras supplémentaires, d’une nouvelle clôture sécurisée, d’un éclairage extérieur, ainsi que de détecteurs de mouvements sur l’ensemble de l’établissement est, elle, prévue dès la fin du mois de février.

Construit en 1978, le bâtiment de Pramont n’est plus adapté aux besoins actuels, avait déjà souligné le canton. Ce problème avait déjà été identifié, raison pour laquelle un assainissement du site est prévu dans le cadre de la stratégie pénitentiaire «Vision 2030». Cette étape (Pramont+) prévoit plus précisément la rénovation et l’extension du centre, avec la création de 18 places supplémentaires, ce qui porterait le nombre total de places disponibles à 51.