La faute à Rousseau... Le Kunstmuseum de Bâle refuse de restituer un tableau

me, ats

16.1.2024 - 11:21

Le Kunstmuseum de Bâle refuse de restituer un tableau d'Henri Rousseau acquis en 1940 et considéré comme un «bien en fuite». Des pourparlers sont en cours pour une indemnisation «juste et équitable».

Le Kunstmuseum de Bâle refuse de restituer le tableau d'Henri Rousseau "La muse inspirant le poète" (1909), acquis en 1940 et considéré comme un "bien en fuite" (archives).
Le Kunstmuseum de Bâle refuse de restituer le tableau d'Henri Rousseau "La muse inspirant le poète" (1909), acquis en 1940 et considéré comme un "bien en fuite" (archives).
ATS

Keystone-SDA, me, ats

Le tableau en question est «La muse inspirant son poète / Apollinaire et sa muse» peint en 1909 par Henri Rousseau, a indiqué mardi le Kunstmuseum de Bâle. Le musée a acheté l'oeuvre en 1940 à la comtesse Charlotte von Wesdehlen.

En 2021, les avocats d'un requérant ont pris contact avec le musée pour demander sa restitution. La commission artistique du Kunstmuseum a alors vérifié le contexte dans lequel le tableau a été acquis.

Restitution demandée en 2022

Le département de recherche de provenance du musée bâlois a établi les faits historiques. Un groupe de travail a été mis en place pour discuter des solutions possibles. Le résultat a été communiqué aux avocats du requérant lors d'une réunion en juin 2022. Les représentants du requérant ont demandé la restitution de l'oeuvre, précise le musée.

Selon le Kunstmuseum, la vente du tableau d'Henri Rousseau par Charlotte von Wesdehlen fait partie des cas traités en Suisse comme des ventes de «biens en fuite». Il s'agit des ventes faites par des émigrés ayant fui l'Allemagne nazie vers un pays étranger non occupé entre 1933 et 1945.

«Solution juste et équitable»

Le Kunstmuseum considère qu'il n'existe pas de droit de restitution pour ce tableau. Le musée préconise des négociations pour une «solution juste et équitable» comme le prévoient les principes de Washington. Ces négociations ont débuté.

La Commission des beaux-arts et le Kunstmuseum adhèrent aux principes de Washington. Ils estiment que certains cas de ventes de «biens en fuite» doivent être jugés en vertu de ces principes. La restitution de «biens en fuite» est possible, mais constitue une exception. Une telle exception «n'est ni évidente ni justifiée dans le cas» du tableau d'Henri Rousseau, souligne le musée.