Exposition Le MAH de Genève mélange les catégories

za, ats

26.1.2022 - 16:57

Le Musée d'art et d'histoire de Genève a donné carte blanche à l'historien de l'art Jean-Hubert Martin. Son exposition "Pas besoin d'un dessin" regroupe quelque 550 oeuvres et objets puisés dans les collections et rassemblés de manière thématique. Une salle évoque la géométrie dans l'art.
Le Musée d'art et d'histoire de Genève a donné carte blanche à l'historien de l'art Jean-Hubert Martin. Son exposition "Pas besoin d'un dessin" regroupe quelque 550 oeuvres et objets puisés dans les collections et rassemblés de manière thématique. Une salle évoque la géométrie dans l'art.
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Le MAH de Genève inaugure jeudi sa nouvelle grande exposition intitulée «Pas besoin d'un dessin». L'historien de l'art français Jean-Hubert Martin a sorti des centaines d'objets des réserves pour composer une vingtaine de chapitres.

26.1.2022 - 16:57

Jean-Hubert Martin a arpenté les réserves du Musée d'art et d'histoire (MAH) pendant plus de deux ans à la recherche de chefs d'oeuvres oubliés et d'objets atypiques. Il en a ressorti quelque 550 oeuvres et objets pour former 22 séquences narratives, chacune basée sur une suite d'analogies sur le fond ou la forme.

La première exposition «carte blanche» avait été réalisée en 2021, par l'artiste autrichienne Jakob Lena Knebl qui juxtaposait des oeuvres d'art et des objets à valeur d'usage pour interroger leur statut. Dans son accrochage, Jean-Hubert Martin «mélange les catégories, les oeuvres sont montrées de manière égale», a relevé mercredi devant les médias le directeur du MAH Marc-Oliver Wahler.

«Susciter des émotions»

Première salle, premier chapitre: «De la croix au globe» part de la croix, qui structure la pensée occidentale depuis la Chrétienté, pour aller vers des représentations du globe et des cieux. Le regard passe de tableaux religieux, à un masque Kanaga du peuple dogon et, au sol, à une oeuvre de Richard Long composée de plaques de granit, «allégorie du monde morcelé d'aujourd'hui», explique Jean-Hubert Martin.

L'historien de l'art veut «mettre le curseur du côté de la sensibilité, susciter des émotions chez le visiteur avant de lui inculquer un savoir.» Pour garder le public en éveil, il mise aussi sur le jeu, parfois enfantin, comme dans la salle suivante, où les figures représentées dans les oeuvres et objets, comme un théâtre de Guignol, permettent de compter de un à douze.

Purement formel

Les séquences suivantes passent «De l'amour à la haine», «De la bacchanale au bistrot», «Du cheveu à la barbe» ou encore «De l'arnaque à la décapitation». A l'entrée de plusieurs salles, le commissaire a placé une oeuvre de l'artiste suisse Markus Raetz, mort en 2020. Sa sculpture «Métamorphose I», qui montre une silhouette d'homme portant un chapeau ou un lièvre assis, est visible dans «De l'ambigu à l'énigme».

Au premier étage du musée, deux accrochages se placent sur un plan purement formel. «Morphologie» regroupe, l'un après l'autre, environ 50 récipients – amphores, urnes, vases, brocs, théières, coupes, bol – par taille, du plus grand au plus petit. L'exposition se clôt avec «Chromatisme», un assemblage de costumes, tableaux et objets divers organisés selon leur teinte, du blanc au vert.

Le MAH propose tout un programme de visites et ateliers dans le cadre de cette exposition. Il lance aussi un projet pilote d'entrée à prix libre, qui permet au public peut déterminer le montant qu'il est prêt à débourser pour visiter les expositions.

www.mahmah.ch

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