Exposition Le MAH de Genève propose de «Marcher sur l'eau»

za, ats

24.2.2021 - 18:40

Au Musée d'art et d'histoire de Genève, l'exposition "Marcher sur l'eau" juxtapose des oeuvres et des objets à valeur d'usage pour interroger leur statut. L'artiste autrichienne Jakob Lena Knebl a puisé dans les collections du musée pour abolir les hiérarchies entre les arts majeurs et mineurs.
Au Musée d'art et d'histoire de Genève, l'exposition "Marcher sur l'eau" juxtapose des oeuvres et des objets à valeur d'usage pour interroger leur statut. L'artiste autrichienne Jakob Lena Knebl a puisé dans les collections du musée pour abolir les hiérarchies entre les arts majeurs et mineurs.
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Le Musée d'art et d'histoire de Genève (MAH) rouvre ses portes mardi avec l'exposition «Marcher sur l'eau». L'artiste autrichienne Jakob Lena Knebl juxtapose des oeuvres et des objets à valeur d'usage pour interroger leur statut.

Le titre de cette exposition fait référence à une oeuvre-phare du MAH, le retable de Konrad Witz où le Christ marche sur l'eau dans la rade de Genève. Il fait aussi référence au tube «Smoke on the Water», écrit par Deep Purple après avoir assisté à l'incendie du Casino de Montreux en 1971, a expliqué mercredi le nouveau directeur du musée Marc-Olivier Wahler.

Cette volonté d'abolir les hiérarchies entre arts majeurs et mineurs est visible dès l'entrée du musée, où le titre est inscrit, tel un tatouage, sur la cuisse d'une statue en plâtre de Carl Angst. Visible jusqu'au 27 juin, «Marcher sur l'eau» est la première exposition d'une série de «cartes blanches» qui vise à multiplier les regards sur le musée et ses collections.

«Politiquement incorrectes»

Axée sur le thème du corps et du vêtement, la première salle de l'exposition intègre la boutique et le vestiaire du musée. Des paires de chaussures pour femme défilent sur un tapis roulant rotatif usuellement destiné aux restaurants à sushis, sous des portraits peints qui permettent de retracer l'évolution des modes à travers les siècles.

Plus loin, des oeuvres «politiquement incorrectes» – tableaux et sculptures d'enfants prépubères, objets phalliques – sont placées dans une structure rouge, à l'abri des regards. Dans la salle d'honneur du château de Zizers, une boule de cristal et un jeu de tarots ont été posés sur la Table de la combourgeoisie. Tout autour, des mannequins en robe blanche assistent à une séance de spiritisme.

Trois cabanes de jardin sont installées dans la salle des Armures. Des peintures bucoliques de paysages typiquement suisses sont suspendues à l'extérieur, tandis que des meubles endommagés dans l'incendie du Palais Wilson en 1987 ont été placés à l'intérieur. L'assurance incendie ayant remboursé leur valeur, ils n'ont plus le statut d'oeuvre d'art, relève Marc-Olivier Wahler.

Multiplier les filtres

Dans une salle, une cuisine est reconstituée avec des assiettes en argent et en étain, des casseroles en cuivre, des récipients antiques en céramique et des peintures de scènes de genre hollandaises du 17e siècle. «Le parti pris est de montrer qu'il y a des créateurs de toutes les époques au MAH», commente M. Wahler.

«Les mises en scène permettent aussi de casser les hiérarchies et, à notre regard, de multiplier les filtres», poursuit le directeur. Pour lui, l'approche de Jakob Lena Knebl rejoint l'ontologie neutre, un courant philosophique selon lequel une bactérie a autant d'importance que l'homme. «Aujourd'hui, le public est prêt à cette réflexion», estime-t-il.

http://institutions.ville-geneve.ch/fr/mah/

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