Après l'exil ecclésiastique....Le pape Léon XIV renvoie un infâme archevêque suisse
Samuel Walder
14.5.2025
Il a été pendant des décennies la figure emblématique d'un catholicisme polarisé. Wolfgang Haas est désormais destitué. Léon XIV a tiré un trait sur l'archidiocèse de Vaduz et le place devant un avenir incertain.
Le nouveau pape Léon XIV n'est en fonction que depuis quelques jours et pourtant il prend son rôle au sérieux. Il a renvoié l'archevêque Haas.
Uncredited/Vatican media/AP/dpa
Samuel Walder
14.05.2025, 07:40
Samuel Walder
Pas le temps ? blue News résume pour toi
Le pape Léon XIV (anciennement Robert Prevost) a accepté la démission de l'archevêque controversé Wolfgang Haas.
Il a ainsi mis fin à une crise ecclésiale qui durait depuis des décennies dans l'archevêché de Vaduz.
Haas était très controversé en raison de son attitude ultraconservatrice et de sa politique personnelle problématique.
En guise de solution provisoire, le pape a nommé l'évêque libéral Benno Elbs.
De Coire à Vaduz et pendant des décennies, Wolfgang Haas a divisé l'Église catholique. Aujourd'hui, c'est fini.
D'un trait de plume, le nouveau pape Léon XIV, anciennement Robert Prevost, a mis fin au chapitre du pouvoir de l'archevêque controversé du Liechtenstein. Mais le conflit autour de Wolfgang Haas et de ses 30'000 fidèles est loin d'être terminé. C'est ce que rapporte le journal alémanique NZZ.
A peine nommé chef des nominations épiscopales par le pape François en janvier 2023, Robert Prevost avait dû faire face à un cas particulièrement délicat. L'archevêque Wolfgang Haas, 75 ans, tristement célèbre pour ses opinions ultraconservatrices et sa politique sacerdotale douteuse, avait dû présenter sa démission au pape.
Un poste d'exil ecclésiastique
Haas n'était pas un pasteur en chef ordinaire. En raison d'une opposition massive en Suisse, le Vatican avait créé en 1997 l'archevêché de Vaduz spécialement pour lui - une sorte de poste d'exil ecclésiastique.
Mais là aussi, Haas n'a jamais vraiment été le bienvenu. Le gouvernement et le Landtag n'ont pas assisté à son investiture, la maison princière a pris ses distances et des manifestations ont accompagné ses débuts.
Son héritage ? Une soixantaine de prêtres ordonnés, dont certains au passé douteux - des accusations d'abus à la pornographie infantile en passant par les théories du complot, tout y était.
Démissionner ? Seulement en grinçant des dents
Même à 75 ans, Haas n'avait pas montré de volonté de se retirer. Dans une lettre pastorale, il avait fustigé "l'arrogance" de ses détracteurs et s'était comparé aux disciples persécutés de Jésus. Pendant plusieurs jours, il a laissé sa lettre de démission sans réponse avant que le Vatican ne doive intervenir.
Prévost, alors préfet et aujourd'hui pape Léon XIV, avait fait court : non seulement il a accepté la lettre de démission, mais il n'a pas nommé de successeur conservateur.
Au lieu de cela, il nomma l'évêque plus libéral Benno Elbs de Feldkirch comme administrateur apostolique - une solution transitoire qui remettait ouvertement en question l'héritage de Haas.
Un chantier demeure pour Léon XIV
Bien que le nouveau pape soit originaire des Etats-Unis, il connaît parfaitement la situation explosive au Liechtenstein. On cherche un nouvel évêque - mais de nombreux candidats refusent. L'héritage est trop délicat et trop lourd. Et surtout : que faire des prêtres Haas ?
Si personne ne se présente, le pape Léon XIV devra sans doute intervenir lui-même - non plus en tant que chef du personnel, mais en tant que pasteur suprême de l'Eglise universelle.
Léon XIV : un pape de dialogue et d'unité
Robert Francis Prevost est devenu le premier pape originaire des Etats-Unis sous le nom de Léon XIV. Propulsé par François dans la hiérarchie vaticane, il est réputé être un homme d'écoute et de synthèse, classé parmi les modérés.