Emirats arabes unisLe président cheikh Khalifa est mort
ATS
13.5.2022 - 15:15
Le président des Emirats arabes unis cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane est décédé vendredi, à l'âge de 73 ans, ont annoncé les autorités. Il avait accompagné ces deux dernières décennies l'ascension fulgurante de son pays sur la scène internationale.
Keystone-SDA
13.05.2022, 15:15
13.05.2022, 15:21
ATS
Rarement vu en public depuis un AVC en janvier 2014, cheikh Khalifa devrait être remplacé sous peu par son demi-frère, le célèbre prince héritier d'Abou Dhabi Mohammed ben Zayed, dit «MBZ», qui était déjà considéré comme le dirigeant de facto du pays.
«Ses positions, ses réussites, sa sagesse, sa générosité et ses initiatives se trouvent dans tous les coins du pays», a déclaré sur Twitter Mohammed ben Zayed. «Khalifa ben Zayed, mon frère, mon mentor et mon professeur, que Dieu t'accorde sa miséricorde».
Deuil officiel
Le gouvernement a décrété «un deuil officiel et les drapeaux mis en berne» pour une durée de 40 jours, a indiqué l'agence de presse officielle WAM. Les trois prochains jours à compter de vendredi seront non travaillés, a-t-elle ajouté.
Les médias émiratis ont rapidement interrompu leurs programmes habituels pour diffuser des images et des articles en hommage à cheikh Khalifa. Son portrait est affiché vendredi partout dans les rues, les institutions et même les hôtels de cet Etat du Golfe.
Né en janvier 1948, cheikh Khalifa a succédé en 2004 à son père, cheikh Zayed ben Sultan Al-Nahyane, président et père-fondateur des Emirats arabes unis, riche Etat pétrolier du Golfe regroupant sept émirats dont Dubaï et la capitale Abou Dhabi.
Joe Biden a salué vendredi «la mémoire» du cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, «un vrai partenaire et ami des Etats-Unis». «Nous allons honorer sa mémoire en continuant à renforcer les relations anciennes entre les gouvernements et les peuples des Etats-Unis et des Emirats arabes unis», a déclaré le président américain dans un communiqué en présentant ses «condoléances».
Influence grandissante
Après l'établissement en 1971 de la fédération, cheikh Khalifa a été désigné vice-Premier ministre du nouvel Etat. Il a présidé ensuite le Conseil supérieur du pétrole, organisme doté de larges pouvoirs dans le domaine énergétique.
Sous le mandat de cheikh Khalifa, les Emirats ont connu un rapide essor économique, porté par les richesses pétrolières d'Abou Dhabi, qui concentre 90% des réserves de la fédération, et l'affirmation de Dubaï comme hub de la finance, luxueuse destination touristique ou encore carrefour du transport aérien.
Mais à l'instar de son président, les Emirats sont restés relativement discrets sur la scène internationale, se rangeant généralement derrière son grand allié, l'Arabie saoudite, mastodonte du Golfe et du monde arabe dont elle reste la première économie.
Selon les observateurs, c'est sous l'impulsion du prince «MBZ» que le pays sort progressivement de son habituelle discrétion, en particulier depuis les années 2010 en gagnant une influence grandissante au Moyen-Orient et en Afrique.
Abou Dhabi participe même à des interventions militaires contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie, puis au Yémen aux côtés des Saoudiens pour combattre les rebelles Houthis, proches de l'Iran.