Le premier navire cargo industriel hybride propulsé par le vent, baptisé «Canopée» et conçu sur-mesure pour ArianeGroup, a été inauguré jeudi à Bordeaux. Il doit rejoindre prochainement la base spatiale de Kourou en Guyane.
Le «Canopée», considéré comme le premier cargo commercial à voile au monde depuis longtemps, est amarré à un quai à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 4 octobre 2023.
Propulsé par quatre mâts de 37 mètres de haut portant chacun une voile rectangulaire de 363 mètres carrés, le «Canopée» est un cargo hybride de 121 mètres de long et 22 mètres de large.
Ariane Group a conçu ce porte-conteneurs à voile pour transporter les pièces de ses fusées Ariane 6.
Le «Canopée», considéré comme le premier cargo commercial à voile au monde depuis longtemps, est amarré à un quai à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 4 octobre 2023.
Propulsé par quatre mâts de 37 mètres de haut portant chacun une voile rectangulaire de 363 mètres carrés, le «Canopée» est un cargo hybride de 121 mètres de long et 22 mètres de large.
Ariane Group a conçu ce porte-conteneurs à voile pour transporter les pièces de ses fusées Ariane 6.
La mission de ce navire de 121 mètres de long pour 22 mètres de large, doté de quatre mâts de 37 mètres de haut, est d'assurer le transport des pièces du lanceur Ariane 6 des ports européens vers celui de Pariacabo à Kourou (Guyane), où elles seront assemblées, durant les 15 prochaines années.
«C'est le début de la phase commerciale. On a livré le bateau en décembre 2022, on a fait des allers-retours entre l'Europe et la Guyane mais sans les voiles qui ont été rajoutées cet été et on va démarrer sa première rotation dimanche vers Brême, Rotterdam, Grattequina sur la Garonne, avant la Guyane où il est attendu début novembre», détaille Jean-Michel Berud, président de l'affréteur et responsable des opérations logistiques d'Alizés, une co-entreprise qui avait décroché l'appel d'offres d'ArianeGroup.
Concentré d'innovations
Avec sa propulsion vélique, le cargo économisera «30 à 40% de carburant classique» lors de ses neuf rotations annuelles, selon ArianeGroup.
Battant pavillon français, le navire «est un concentré d'innovations et d'audace qui répond aux besoins de rationaliser les coûts et de développer un transport plus durable», explique Christophe Caralp, directeur de la chaîne d'approvisionnement du groupe aérospatial. «Il va tracer la voie du transport maritime décarboné dans les années à venir.»
Ses ailes automatisées de 37 mètres de haut sur 11 mètres de large sont composées de deux volets – un avant et un arrière – qui s'orientent grâce à un algorithme qui analyse la météo et les vents à venir, en tournant sur 360 degrés afin de trouver la propulsion optimale pour le navire.
«C'est comme des ailes d'avion où le volet va descendre pour permettre à l'avion de décoller en générant des poussées conséquentes», compare Romain Grandsart, directeur opérationnel d'Ayro, start-up bretonne qui s'est inspirée des innovations de la course au large.
Ce système robuste, «pas plus compliqué à manipuler qu'une grosse grue», ne demande pas non plus de longues formations spécifiques aux marins.
Conçu pour affronter la concurrence du lanceur américain Space X, le premier vol inaugural d'Ariane 6 est prévu pour 2024, selon l'Agence spatiale européenne (ESA).