Tribunal Le procès de Pierre Maudet s'ouvre sur un dossier annexe

mf, ats

15.2.2021 - 12:16

Avocats et procureur ont commencé à croiser le fer, lundi, devant le Tribunal de police de Genève, au procès du conseiller d'Etat genevois Pierre Maudet et de quatre autres prévenus. L'ouverture accélérée d'un bar a occupé cette première matinée d'audience.

Pierre Maudet attend dans la Cour du Palais de justice avant d'entrer dans l'arène.
Pierre Maudet attend dans la Cour du Palais de justice avant d'entrer dans l'arène.
ATS

L'affaire concerne un établissement public appelé L'Escobar, dans lequel un des prévenus avait investi. Patrick Baud-Lavigne, l'ancien chef de cabinet de Pierre Maudet est accusé d'avoir ordonné au chef du service genevois du commerce (SCOM) de l'époque de délivrer l'autorisation d'exploiter pour ce bar, malgré un dossier incomplet.

«Je suis déçu d'avoir été instrumentalisé», a déclaré devant le tribunal l'ex-chef du SCOM, qui est poursuivi pour abus d'autorité. Ce père de famille a indiqué avoir interprété la demande de Patrick Baud-Lavigne de traiter en priorité le dossier de L'Escobar comme un ordre venu de haut.

«On m'a dit que L'Escobar représentait un enjeu économique et j'y ai cru», a déclaré le prévenu. «J'en veux aux personnes devant moi d'avoir été placé dans cette position», a-t-il ajouté en désignant Patrick Baud-Lavigne et Pierre Maudet ainsi qu'Antoine Daher, un proche du conseiller d'Etat, ayant investi dans le bar.

Dossier «complètement périphérique»

Sans instruction, l'ancien chef du SCOM n'aurait jamais délivré une autorisation d'exploitation sur la base d'un dossier ne contenant pas toutes les pièces requises. Le prévenu a aussi mal vécu les appels et messages de Pierre Maudet lorsque la justice s'est saisie de l'affaire et qu'une perquisition avait été menée dans son service.

Interrogé par le tribunal, Patrick Baud-Lavigne a expliqué que le dossier L'Escobar était complètement périphérique pour lui. À l'époque, le département s'occupait de l'épineux dossier des taxis, a-t-il souligné. Il a concédé avoir demandé que l'ex-responsable du SCOM rencontre Antoine Daher.

«Le dossier de L'Escobar avait été renvoyé deux fois et j'ai pensé que ce rendez-vous permettrait de savoir ce qui n'allait pas», a-t-il fait savoir au tribunal. Evoquant cette rencontre, l'ancien chef du SCOM a précisé qu'Antoine Daher lui avait dit, en préliminaire, qu'ils avaient des amis communs.

Retour à la page d'accueil