Genève Le procès en appel de Pierre Maudet s'est ouvert à Genève

tb, ats

11.10.2021 - 13:49

Le procès en appel de Pierre Maudet, reconnu coupable en première instance d'acceptation d'un avantage pour son voyage à Abu Dhabi, s'est ouvert à Genève. Egalement sur le banc des prévenus, son ex-chef de cabinet a répété avoir participé à ce séjour à titre privé.

Le procès en appel de Pierre Maudet, reconnu coupable en première instance d'acceptation d'un avantage pour son voyage à Abu Dhabi, s'est ouvert à Genève.
Le procès en appel de Pierre Maudet, reconnu coupable en première instance d'acceptation d'un avantage pour son voyage à Abu Dhabi, s'est ouvert à Genève.
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Keystone-SDA, tb, ats

La présidente de la Chambre pénale d’appel et de révision Alessandra Cambi Favre-Bulle a ouvert lundi l'audience en procédant à un replacement des prévenus dans la salle. Pas question pour la magistrate que les deux entrepreneurs impliqués dans cette affaire ne soient pas assis sur la même rangée que Pierre Maudet et son ex-chef de cabinet.

Elle a ensuite passé en revue les situations personnelles et financières des quatre prévenus. Dans ce contexte, Pierre Maudet a précisé qu'il ne touchait pas à la rente de conseiller d'Etat à laquelle il a droit. L'ex-élu PLR, qui a démissionné du Conseil d'Etat, travaille désormais dans le secteur de la cybersécurité.

Pragmatisme

Les débats sont entrés dans le vif du sujet avec l'audition de Patrick Baud-Lavigne, l'ex-bras droit de Pierre Maudet. A la demande de son avocat Jean-Marc Carnicé, il a déclaré qu'il aurait pu faire le voyage dans les mêmes conditions s'il n'avait pas été chef de cabinet de Pierre Maudet.

M.Baud-Lavigne a aussi dû s'expliquer sur le dossier du restaurant l'Escobar. «Le pragmatisme a pris le dessus», a-t-il indiqué en précisant qu'il n'a pas eu l'impression d'avoir donné l'instruction de délivrer une autorisation d'exploiter le restaurant malgré un dossier lacunaire. «Je n'avais pas l'impression de violer la loi», a-t-il ajouté.

«Guichet universel»

Patrick Baud-Lavigne a reconnu qu'Antoine Daher, l'un des deux entrepreneurs, avait tendance à beaucoup le solliciter. «Il me prenait un peu comme un guichet universel, mais je n'ai jamais rien accepté à part l'Escobar», a-t-il relevé. Il reconnaît toutefois qu'il aurait dû être plus cadrant.

En février dernier, le Tribunal de police l'avait reconnu coupable d'un avantage en lien avec le voyage à Abu Dhabi, de violation du secret de fonction pour avoir fourni des informations aux deux entrepreneurs et d'instigation à d'abus d'autorité pour le volet de l'Escobar. Il avait été condamné à 360 jours-amendes avec sursis.

La suite des auditions

Le procès se poursuit avec les auditions des deux entrepreneurs, soit Antoine Daher et Magid Khoury, et de Pierre Maudet. Les entrepreneurs avaient été reconnus coupables d'octroi d'un avantage.

Ils avaient organisé le séjour dans le but, selon le jugement de première instance, de s'assurer de la bienveillance du conseiller d'Etat. Ils avaient été condamnés à respectivement 180 et 240 jours-amendes avec sursis.

Pierre Maudet avait été condamné à 300 jours-amendes avec sursis. Le Tribunal de police avait estimé que l'ex-conseiller d'Etat s'était accommodé du risque de se faire influencer dans l'exercice de ses fonctions en acceptant le séjour à Abu Dhabi estimé à 50'000 francs. Il avait en revanche été acquitté de la charge d'acceptation d'un avantage en lien avec un sondage électoral financé par les deux amis entrepreneurs.