La défense:Girardin «a déjà été condamné par l'opinion publique»
nt, ats
28.4.2021 - 13:30
Au deuxième jour du procès de l'ex-municipal Lionel Girardin au Tribunal d'arrondissement de Vevey, le Ministère public a requis mardi une peine de 15 mois de privation de liberté avec sursis et 60 jours amendes pendant deux ans. La défense a demandé l'acquittement.
Keystone-SDA, nt, ats
28.04.2021, 13:30
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Pour le Parquet, si Lionel Girardin avait été capable de reconnaître qu'il n'avait pas fait tout juste, une peine pécuniaire aurait été requise, a relevé le procureur Christian Buffat dans son réquisitoire. Mais il s'agit visiblement de quelqu'un qui a besoin d'un message, a-t-il ajouté.
Concernant l'attribution d'un mandat à la société Operation Project, dont Lionel Girardin était associé-gérant, le recours à un prestataire externe n'a en soi rien de critiquable et n'est pas illégal en soi, estime le procureur. «Ce qui l'est, c'est qu'il n'y a pas eu d'appel d'offres externe.»
Comme l'a montré le témoignage de l'analyste financier interrogé mardi, la bonne pratique aurait voulu qu'on fasse appel à d'autres sociétés externes et que cela soit dûment communiqué au conseil de fondation. «Le simple fait de ne pas appliquer le principe de bonne gouvernance fait nourrir le soupçon d'irrégularité», résume-t-il.
Pas d'intention coupable
Dans une longue plaidoirie, l'avocat Ludovic Tirelli a demandé l'acquittement de son client. «Il manque l'intention coupable» requise pour qu'il y ait gestion déloyale, a-t-il souligné. Son client n'a jamais eu l'intention de porter atteinte à la Fondation Apollo, «son bébé», pour lequel il s'est fortement impliqué.
La défense a également relevé l'absence de plaignant. Au sein de la fondation Apollo, l'ex-élu avait un rôle qui allait au-delà de celui d'un président. Il était actif dans l'opérationnel «au vu et au su de tous» et a obtenu de bons résultats.
Selon M. Tirelli, Lionel Girardin a déjà été condamné par l'opinion publique. Et a subi un lynchage médiatique. Un mal irrémédiable a déjà été commis.
Gestion déloyale
Pour mémoire, l'ex-municipal socialiste est accusé de gestion déloyale des intérêts publics, subsidiairement gestion déloyale. L'acte d'accusation lui reproche d'avoir empoché 74'000 francs en favorisant sa propre société au détriment de la Fondation Apollo qui aurait perdu 90'000 francs dans l'affaire. Selon l'analyste financier, le préjudice causé à la Fondation Apollo s'élèverait même à 126'000 francs.