Le quotidien pro-démocratie Apple Daily à Hong Kong a affirmé lundi ne plus pouvoir payer ses salariés à la suite du gel de ses actifs dans le cadre d'une loi sur la sécurité nationale, ce qui pourrait très vite le contraindre à cesser toute parution.
Jimmy Lai (d) escorté par des policiers à son arrivée au tribunal de Hong Kong, le 1er février 2021
Le rédacteur en chef de l'Apple Daily Ryan Law (c) escorté par des policiers, le 17 juin 2021 à Hong Kong
Raid de la police dans les locaux du journal pro-démocratie Apple Daily, le 17 juin 2021 à Hong Kong
Le rédacteur en chef de l'Apple Daily Lam Man-chung (c) lit les titres de la Une avant l'impression du quotidien, le 17 juin 2021 à Hong Kong
Un homme lit le quotidien pro-démocratie Apple Daily, le 19 juin 2021 à Hong Kong
Hong Kong: le quotidien pro-démocratie Apple Daily ne peut plus payer ses salariés - Gallery
Jimmy Lai (d) escorté par des policiers à son arrivée au tribunal de Hong Kong, le 1er février 2021
Le rédacteur en chef de l'Apple Daily Ryan Law (c) escorté par des policiers, le 17 juin 2021 à Hong Kong
Raid de la police dans les locaux du journal pro-démocratie Apple Daily, le 17 juin 2021 à Hong Kong
Le rédacteur en chef de l'Apple Daily Lam Man-chung (c) lit les titres de la Une avant l'impression du quotidien, le 17 juin 2021 à Hong Kong
Un homme lit le quotidien pro-démocratie Apple Daily, le 19 juin 2021 à Hong Kong
Pendant des années, Apple Daily a affiché un soutien indéfectible au mouvement pro-démocratie et n'a pas manqué de critiquer vertement les dirigeants chinois.
Son propriétaire, le magnat de la presse, Jimmy Lai est actuellement en détention, condamné à plusieurs peines de prison pour son implication dans des manifestations pro-démocratie en 2019.
Il est également inculpé en vertu de la loi sur la sécurité nationale, des faits passibles de la prison à vie.
Mark Simon, un conseiller de M. Lai vivant à l'étranger, a indiqué que le gel des actifs du journal l'empêchait de poursuivre ses activités.
Cette mesure avait été ordonnée la semaine dernière, quelques heures après une perquisition au sein de la rédaction du journal et l'arrestation de cinq de ses dirigeants.
Les fonds sont pourtant là
«Notre problème n'est pas que nous n'avons pas de fonds, nous avons 50 millions de dollars (42 millions d'euros) en banque», a-t-il expliqué à CNN. «Notre problème est que le secrétaire en charge de la Sécurité et la police ne nous laissent pas payer nos journalistes (...) notre personnel (...) et nos fournisseurs. Ils ont bloqué nos comptes».
Lam Man-chung, un responsable de la rédaction qui ne fait pas partie des personnes arrêtées, a indiqué à l'AFP qu'un conseil d'administration du groupe de presse devait se tenir lundi.
Le 17 juin, plus de 500 policiers ont effectué une descente dans les locaux du quotidien. Ils ont arrêté cinq de ses dirigeants en raison d'une série d'articles qui, selon la police, appelaient à des sanctions internationales.
Deux responsables du quotidien, le rédacteur en chef du titre Ryan Law et son directeur général Cheung Kim-hung ont été inculpés vendredi pour «collusion avec un pays étranger ou avec des éléments externes en vue de mettre en danger la sécurité nationale».
Un tribunal de Hong Kong a refusé samedi leur libération sous caution.
C'est la première fois que des opinions politiques publiées par un organe de presse de Hong Kong entraînent des poursuites en vertu de cette loi controversée imposée par la Chine en 2020 pour tenter d'étouffer l'opposition toute dissidence dans l'ancienne colonie britannique.