Idées reçues Le temps passé sur les jeux vidéo n'affecterait pas la santé mentale

Relax

10.6.2024 - 16:39

(ETX Daily Up) – Les jeux vidéo sont souvent pointés du doigt pour leurs effets néfastes sur la santé mentale des joueurs. Pourtant, une récente étude menée par des chercheurs de l'Université d'Oxford vient contredire cette idée reçue. Selon leurs résultats, jouer aux jeux vidéo de manière intensive n'aurait pas autant d'impact sur la santé mentale des joueurs adultes.

Selon certains chercheurs, le temps consacré aux jeux vidéo ne serait pas l'unique responsable d'une santé mentale perturbée.
Selon certains chercheurs, le temps consacré aux jeux vidéo ne serait pas l'unique responsable d'une santé mentale perturbée.
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Les jeux vidéo, un danger pour la santé mentale? C'est en tout cas ce que laissent penser de nombreuses études et discours alarmistes sur le sujet. Pourtant, une récente étude menée par une équipe de l'Université d'Oxford vient apporter un éclairage nouveau sur la question.

Selon leurs résultats, publiés dans la revue Psychological Medicine, jouer aux jeux vidéo de manière intensive n'aurait pas d'impact significatif sur la santé mentale des joueurs adultes. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont suivi pendant douze semaines, un panel de 414 joueurs américains et anglais, à travers 2036 enquêtes, en mesurant leur temps de jeu, principalement sur Xbox, et leur état de santé mentale à l'aide de questionnaires.

Les résultats montrent que, contrairement aux idées reçues, le temps de jeu n'est pas corrélé à une augmentation des symptômes de dépression, d'anxiété ou de stress: «Ces résultats viennent étayer les preuves de plus en plus nombreuses selon lesquelles le temps de jeu n'est pas le facteur principal de la relation entre le jeu et la santé mentale pour la majorité des joueurs et que la recherche devrait plutôt se concentrer sur le contexte et la qualité du jeu», peut-on lire dans l'étude.

De précédents travaux s'étaient déjà penchés sur la relation entre le temps de jeu et le bien-être mental, sans apporter de résultats véritablement tranchés. Pour certains, l'excès de jeu pouvait être lié à des problèmes d'anxiété, voire de dépression, quand d'autres quand d'autres n'ont pas réussi à établir un lien significatif entre le temps de jeu et la dépression.

Pour certaines études, les jeux vidéo peuvent s'avérer bénéfiques pour les joueurs, leur offrant un moyen de compenser le stress, presque comme un outil cathartique: «Le jeu est utilisé avec succès comme stratégie pour récupérer ou faire face aux facteurs de stress quotidiens, pour compenser les occasions manquées ou gâchées, de satisfaire les besoins psychologiques fondamentaux dans la vie de tous les jours, ou même pour contribuer au développement psychologique personnel et à une résilience accrue», indique l'étude.

Et si le contenu du jeu vidéo peut avoir un impact sur le développement des enfants, selon certaines études, le temps, lui, n'a que peu d'importance, aussi bien positif que négatif pour les chercheurs de cette étude. «Nos résultats contredisent ce discours: pour une population adulte générale de joueurs, et à des échelles de temps allant d'un jour à deux semaines, même des variations de 4 à 5 heures supplémentaires de jeu vidéo quotidien ne sont pas susceptibles d'avoir un impact pratiquement significatif sur le bien-être. Cela nous amène à conclure qu'au niveau de la population, la gamme typique de temps de jeu et de variation du temps de jeu observée pour les joueurs adultes – sans tenir compte du contenu, du contexte et des spécificités du joueur qui nous font sortir de l'expérience 'ordinaire' du joueur – n'a pas d'impact pratiquement significatif sur le bien-être, qu'il soit positif ou négatif.»