Pollution Le Valais interdit l'utilisation de mousses extinctrices avec PFAS

zd, ats

19.12.2023 - 12:18

D’ici à la fin 2023, tous les corps de sapeurs-pompiers du Valais seront équipés d’émulseurs exempts de PFAS et l'utilisation de mousses contenant ces substances est désormais interdite. L'objectif est d'éviter toute nouvelle pollution à ces substances «toxiques, mobiles et qui s’accumulent durablement dans l’environnement».

Les pompiers valaisans n'utiliseront plus de mousses extinctrices contenant des PFAS (photo d'illustration).
Les pompiers valaisans n'utiliseront plus de mousses extinctrices contenant des PFAS (photo d'illustration).
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Les anciens stocks de mousse pouvant contenir des composés per- et polyfluoroalkylés (PFAS) seront récupérés et éliminés dans le courant de l'année 2024 par l'Office cantonal du feu qui a commandé 5000 litres d'un produit totalement exempt de ces substances, indique mardi le canton dans un communiqué. Cette décision s'inscrit dans le cadre de la stratégie du Service de l'environnement relative au PFAS.

Depuis 2021, l'utilisation de mousse extinctrice pouvant contenir des PFAS est interdite lors d'exercices de pompiers, mais était encore permise lors d'interventions sur le terrain. «Ces mousses sont les plus performantes. Il a fallu trouver une alternative qui réponde aux besoins d'efficacité des pompiers sans contaminer les sols durablement», explique à Keystone-ATS Yves Degoumois, chef de la section Sites pollués, sols et eaux souterraines au sein du SEN.

Principe de précaution

Une directive élaborée par l'Office cantonal du feu et le SEN interdit désormais «l’usage d’émulseurs avec tensioactifs fluorés», y compris lors d'interventions. Le document décrit également les exigences s’appliquant à l’aménagement des places d’entraînement, notamment s'assurer que celles-ci sont «absolument étanches» et les mesures à prendre pour récupérer et éliminer correctement les mousses lors des interventions.

«On admet que les nouvelles mousses ne sont pas toxiques, mais le principe de précaution s'applique. Nous estimons que seule de l'eau propre peut terminer dans les eaux de surface et souterraines», relève encore Yves Degoumois. Une prudence qui vise à éviter toute mauvaise surprise dans le futur.

Les PFAS, qui représentent un danger pour la santé, ne se dégradent quasiment pas dans l’environnement et dans les organismes vivants. Par le biais de l’irrigation, ces substances se retrouvent également dans les sols et les végétaux. Cette famille de polluants est devenue un thème prédominant dans le domaine des sites contaminés depuis l’abaissement du seuil limite, pour répondre aux normes toxicologiques beaucoup plus sévères.

Cinq secteurs touchés en Valais

En Valais, cinq secteurs de la plaine sont atteints par des PFAS que contenaient les mousses d’extinction d’incendie utilisées dès les années 1960. Il s’agit notamment des zones situées en aval des sites de Collombey (raffinerie Tamoil), Monthey, Viège et Evionnaz (sites chimiques), et du centre d'instruction de la protection civile à Grône.

Dans le Haut-Valais, l’ancienne place d’exercice des pompiers a été assainie dès 2020 avec 41'200 m3 de matériaux excavés et le pompage des eaux souterraines. Dans le Chablais, des barrières de confinement par pompage ont été installées à Monthey en 2022 et à Collombey, tout récemment, en ce mois de décembre 2023. A Evionnaz, quatre grosses barrières sont en place depuis octobre 2021, tandis qu'à Grône, la zone «touchée dans une moindre mesure est en cours d'investigation de détail», indique Yves Degoumois.

Celui-ci note au passage que malgré tous les assainissements des sols et des eaux souterraines, «ces zones ne seront jamais entièrement propres».