CritiqueL'école Rudra Béjart doit se réformer, selon Jean-Pierre Pastori
gsi, ats
1.6.2021 - 12:04
Secouée par un audit et le licenciement de son directeur, l'Ecole-atelier Rudra Béjart à Lausanne aura de la peine à se relever, estime Jean-Pierre Pastori, ancien président de la Fondation Béjart Ballet. «L'école est aujourd'hui KO», déclare-t-il dans une interview accordée mardi au Temps.
01.06.2021, 12:04
ATS
«Il y a tout à repenser, les contenus de l'enseignement comme l'inscription de l'école dans le système de formation publique», affirme M. Pastori. Selon lui, la prestigieuse école, créée en 1992 par Maurice Béjart, s'est «endormie» ces dernières années. Elle s'est également «déconnectée» de la compagnie du Béjart Ballet Lausanne (BBL), alors qu'elle partageait les mêmes locaux.
«L'école s'est mise à ronronner dans un huis clos dramatique», poursuit M. Pastori. Les témoignages recueillis ces derniers jours par la RTS et 24 heures rapportent en effet les humiliations subies par les danseuses et l'omerta imposée par le directeur Michel Gascard.
Celui-ci «s'est voué corps et âme à sa tâche, au point de s'approprier l'école, en oubliant qu'elle était financée par la ville de Lausanne, via la Fondation BBL. Il a fini par tout faire dans son coin, en donnant aussi une place prépondérante à son épouse, Valérie Lacaze, engagée comme régisseuse», raconte M. Pastori.
Licenciements après audit
Le Conseil de Fondation du BBL a annoncé vendredi les licenciements de Michel Gascard et Valérie Lacaze, un audit ayant constaté «de graves manquements» de leur part. L'école, qui forme chaque année une quarantaine d'élèves, ne reprendra pas à la prochaine rentrée d'août. Elle espère pouvoir recommencer ses activités en 2022.
«S'il s'agit de dupliquer le projet de 1992, il est inutile de rouvrir», prévient toutefois Jean-Pierre Pastori. Il estime notamment que l'école, dont le diplôme n'est actuellement pas reconnu à l'échelle fédérale, devrait collaborer avec la Haute Ecole des arts de la scène à Lausanne.