SexoLes apps de rencontres sont loin d'être la norme chez les jeunes
Relax
19.6.2024 - 07:41
(ETX Daily Up) – Contrairement aux idées reçues, les jeunes générations ne privilégient pas (forcément) les applications de rencontres pour trouver l'amour, sinon un partenaire d'un soir. D'après une récente enquête, les lieux dits traditionnels – études, travail, publics – ont davantage la cote auprès des moins de 30 ans, que ce soit pour construire une relation de couple, entretenir une relation suivie, ou profiter d'une histoire d'un soir.
ETX Studio
19.06.2024, 07:41
Relax
La vie sexuelle et affective des jeunes âgés de 18 à 30 ans est-elle si différente de celle de leurs aînés? La dernière enquête sur la vie affective des jeunes adultes (Envie), que l'on doit à l'Institut national d'études démographiques (Ined), esquisse un début de réponse. Menée auprès de 10.021 individus âgés de 18 à 29 ans et vivant en France hexagonale, elle s'intéresse à la fréquence et au type de relations entretenues par cette jeune génération, ainsi qu'aux lieux privilégiés pour ces rencontres, et fait voler en éclats certains clichés qui semblent pourtant faire foi dans la sphère médiatique.
Des lieux de rencontres pas si originaux
L'enquête tord le cou à une première idée reçue: non, les jeunes ne se jettent pas à corps perdu sur les applications de rencontres pour trouver un partenaire potentiel. Si le lieu de rencontre dépend fortement du type de rencontre envisagé, les lieux d'études et de travail demeurent un incontournable aux yeux des 18-30 ans. Plus d'un tiers des répondants ayant été en couple au cours des douze derniers mois (34%) ont rencontré leur moitié dans un lieu professionnel ou dans le cadre de leurs études, contre 31% pour les relations suivies – comprendre «sexfriend», «plan cul», «amitié avec un plus», «flirt», ou encore «aventure». Le chiffre chute toutefois à 18% pour les histoires d'un soir. Un constat qui peut s'expliquer, du moins en partie, par la volonté des principaux intéressés de ne pas avoir à se (re)croiser de façon (aussi) régulière.
Les applications de rencontres apparaîtraient donc comme le choix privilégié pour une rencontre passagère? Non plus! Ce sont les lieux publics qui figurent parmi les endroits favoris pour envisager une histoire d'un soir, notamment les bars, les boîtes de nuit, les concerts et festivals, ou encore, plus simplement, la rue. Ce sont tout du moins les lieux privilégiés par près de 30% des jeunes qui ont embrassé ce type de relations au cours des douze derniers mois, devant ceux qui ont été en couple (23%) et ceux qui ont entretenu une relation suivie (21%). Les applications de rencontres n'interviennent qu'en troisième position. Qu'on ne s'y trompe pas, il s'agit bel et bien d'"un mode de rencontre important», comme le soulignent les auteurs de ce rapport, mais il est loin d'être la norme.
Les relations qui se nouent sur ce canal sont le plus souvent éphémères. D'après l'enquête, un cinquième des 18-30 ans ayant concrétisé une histoire d'un soir dans les douze derniers mois l'ont fait via une application de rencontres, contre 16% des relations suivies et 11% des personnes ayant été en couple. «Réunissant de nombreux jeunes et autorisant une certaine discrétion, ces plateformes sont fortement associées – dans les esprits comme dans les faits – aux rencontres 'sans lendemain', sans pour autant s’y limiter», souligne l'étude.
Non, le couple n'est pas mort
On l'a vu, les clichés peuvent avoir la vie dure, mais l'enquête montre pourtant que la notion de couple demeure prépondérante chez les jeunes générations. Plus des trois quarts des 18-29 ans (79%) déclarent avoir connu au moins un type de relation – couple, histoire d'un soir, ou relation suivie – au cours des douze derniers mois, parmi lesquels les deux tiers ont privilégié une relation de couple, en cohabitation ou non. Un chiffre qui tombe à 21% pour une histoire d'un soir, et à 15% pour une relation suivie. Notons toutefois des disparités selon les genres: 72% des femmes confient avoir eu une relation de couple au cours des 12 derniers mois, contre 60% des hommes et 52% des personnes non binaires.
«Le couple reste la forme relationnelle dominante. Deux tiers des jeunes adultes déclarent avoir été en couple dans les 12 derniers mois, que cette relation soit terminée ou toujours en cours au moment de l’enquête. Cependant, la conjugalité entre 18 et 29 ans est peu 'installée' et rarement institutionnalisée. Parmi les personnes ayant été en couple dans l’année, un peu moins d’un tiers ont cohabité avec leur partenaire, 9% ont été en couple pacsé et 7% en couple marié. A cet âge, la conjugalité déclarée repose surtout sur un attachement d'ordre sentimental, sans doute car les engagements matériels et institutionnels sont moindres», peut-on lire.
Les auteurs de conclure que le vécu et les aspirations des jeunes, en termes de vie affective et intime, se glissent finalement entre les stéréotypes, ou les cases, que certains tentent de leur attribuer. «En attendant l’installation conjugale et familiale – qui est désormais plus tardive mais pas pour autant rejetée – les jeunes adultes vivent différentes formes de relations intimes. Cette diversité relationnelle s’oppose aux discours convenus, tant ceux qui présagent 'la mort du couple' que ceux annonçant une génération 'no sex' devenue prude ou prudente. La jeunesse contemporaine est au contraire un moment relationnel intense. Le couple y occupe une place centrale mais coexiste avec des histoires éphémères et des relations qui brouillent les frontières entre amitié et sexualité».