5,2 millions, 20 fois plus, 48%... Les «banlieues» françaises en dix chiffres-clés

ATS

2.7.2023 - 16:56

La mort du jeune Nahel, 17 ans, tué par un policier, et les émeutes qui ont suivi dans toute la France braquent une nouvelle fois les projecteurs sur les banlieues françaises et en particulier sur les quartiers dits prioritaires. Voici dix chiffres-clés sur ces quartiers défavorisés.

Un jeune lance une bouteille aux forces de police lors des émeutes du jeudi 29 juin 2023 à Nanterre, en banlieue parisienne.
Un jeune lance une bouteille aux forces de police lors des émeutes du jeudi 29 juin 2023 à Nanterre, en banlieue parisienne.
KEYSTONE

5,2 millions

En France, 5,2 millions de personnes vivent dans des quartiers défavorisés, soit environ 8% de la population, selon des données de l'institut national des statistiques (Insee) pour 2023.

En 2014, l'Etat a identifié 1514 quartiers pauvres, les «Quartiers Prioritaires de la politique de la Ville» (QPV). Il s'agit essentiellement de cités de grands ensembles en banlieue de métropoles, d'anciennes cités industrielles ou des quartiers excentrés de villes petites et moyennes.

23,6%

Près d'un quart (23,6%) des habitants de ces quartiers en France métropolitaine ne sont pas nés en France, contre 10,3% dans le reste du pays, selon l'Insee (2021). En Seine-Saint-Denis, département de banlieue parisienne à forte densité en quartiers prioritaires, ce taux monte à 30,9%, selon l'Insee (2020).

20 fois plus

Un jeune homme perçu comme noir ou arabe a une probabilité 20 fois plus élevée d'être contrôlé que l'ensemble de la population, selon un rapport du Défenseur des droits (2017).

13'770 euros

Le revenu disponible médian est de 13'770 euros par an et par foyer, soit 1147,5 par mois, contre 21'730 euros dans les villes environnantes, selon l'Insee (2020).

56,9%

Plus de la moitié des enfants de ces quartiers vivent en situation de pauvreté (56,9% contre 21,2% en France métropolitaine), selon l'Insee. En général, le taux de pauvreté en 2019 y était trois fois plus élevé qu'ailleurs en France avec 43,3% des habitants vivant sous le seuil de pauvreté contre 14,5%.

Un quart de la population y bénéficie du RSA, le revenu de solidarité active, une aide sociale aux plus démunis, soit deux fois plus que dans le reste de la France, selon l'Observatoire national de la politique de la ville.

18,6%

Le taux de chômage y est bien plus élevé: en 2020, 18,6% de la population active était sans emploi contre 8% au niveau national, selon l'Insee.

48%

A l'élection présidentielle de 2017, 48% des adultes résidant dans ces quartiers se sont abstenus ou n'étaient pas inscrits sur les listes électorales, selon une étude de l'Institut Montaigne en 2020. Cette proportion tombe à 29% pour le reste de la France.

12 milliards d'euros

Quelque 12 milliards d'euros ont été investis entre 2004 et 2020 par l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU). Dans 600 quartiers, de grandes barres d'immeubles décatis ont été démolies et remplacées par des immeubles moins hauts et plus ouverts sur les agglomérations.

D'ici 2030, le gouvernement prévoit d'investir 12 milliards d'euros supplémentaires.