Dans l'affaire de la mort du petit Emile Soleil, les gardes à vues des grands-parents ont été levées. Le procureur d'Aix-en-Provence a tenu une conférence de presse à 10h30 pour faire le point sur cette affaire, dont le mystère reste entier. Quelques éléments de l'enquête ont toutefois été dévoilés, notamment les circonstances de la mort du garçonnet, qui laissent peu de doute sur l'«intervention d'un tiers».
Mort d'Emile en 2023: garde à vue des grands-parents levée
Les gardes à vue des grands-parents d'Emile, un enfant disparu en 2023 et dont la mort a ému la France entière, ont été levées jeudi, ont annoncé leurs avocats.
27.03.2025
Le procureur d'Aix-en-Provence Jean-Luc Blachon a tenu une conférence de presse très attendue ce matin, au sujet de la mort du petit Emile Soleil, disparu en juillet 2023.
À cette occasion, un point sur l'enquête a été fait par le colonel Christophe Berthelin. Celui-ci a résumé en chiffres les longs mois d'investigations et est revenu sur les circonstances de la mort du petit garçon.
Les enquêteurs de la Section de recherches de Marseille ont depuis presque 21 mois épluché 3'141 signalements, procédé à 287 auditions, analysé 27 véhicules, ratissé 285 hectares. Sans parler des 50 perquisitions et des millions de données de communication à analyser.
Il a notamment été précisé qu'«aucune trace susceptible de faire avancer l'enquête» n'avait été retrouvée sur la jardinière récemment saisie dans le village du Haut-Vernet.
«Traumatisme facial violent»
Mais il est des éléments que les investigations ont mis en lumière: «Les ossements et les vêtements ont été transportés et déposés peu de temps avant leur découverte. Ils permettent aussi d'affirmer que le corps de l'enfant ne s'est pas décomposé dans les vêtements retrouvés dans la forêt», a indiqué le procureur.
Avant d'ajouter: «Les expertises introduisent la probabilité de l'intervention d'un tiers dans la disparition et la mort d'Emile Soleil». Notamment car «les stigmates anatomiques sur le crâne sont évocateurs d'un traumatisme facial violent».
Piste familiale «pas encore refermée»
Le procureur de la République est resté peu loquace quant aux gardes à vues des grands-parents et de deux de leurs enfants majeurs, qui ont été levées tôt ce matin. «Il devenait nécessaire d'affronter, d'éclairer les personnes les plus concernées avec les résultats issus de l'ensemble des investigations», a-t-il notamment lâché.
Concernant la levée des gardes à vues, Jean-Luc Blachon précise: «Les charges n'étaient pas suffisantes pour une mise en examen». Mais il n'exclut pas que de nouveaux éléments de l'enquête entrainent des rebondissements à l'avenir: la piste familiale n'est «pas encore refermée».
«Le temps du silence doit laisser place à celui de la vérité»
Emile a disparu le 8 juillet 2023, alors qu'il venait d'arriver chez ses grands-parents, dans leur résidence secondaire du hameau du Haut-Vernet, perché à 1200 mètres d'altitude dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Malgré plusieurs jours de battues citoyennes et de ratissages judiciaires, aucune trace de l'enfant n'avait été retrouvée dans cette zone escarpée et isolée.
Pendant neuf mois, l'enquête n'avait rien donné de concret, jusqu'à la découverte fortuite, fin mars 2024 par une promeneuse, du crâne et de dents de l'enfant, à environ 1,7 km du hameau, à 25 minutes de marche pour un adulte. Des vêtements et un petit bout d'os avaient également été retrouvés dans la même zone.
Début février, les obsèques du garçonnet s'étaient tenues en la basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var), parents et grands-parents d'Emile affichant une certaine distance. Le soir même, les grands-parents publiaient un communiqué estimant que «le temps du silence doit laisser place à celui de la vérité».
Le petit Emile retrouvé mort : "le mystère se déplace"
Deux jours après la découverte d'ossements du petit Emile, des dizaines d'enquêteurs passaient au crible lundi les environs du hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), là où ce garçonnet de deux ans et demi avait disparu en juillet.
02.04.2024