GenèveLes pompiers se livrent à un délicat exercice en milieu carcéral
mf, ats
8.2.2024 - 09:29
Mercredi après-midi, la prison de la Brenaz, à Puplinge (GE), a vu défiler camions de pompiers et fourgons de police. L'établissement d'exécution de peine de 168 places avait été choisi pour être le théâtre d'un exercice incendie de grande ampleur.
08.02.2024, 09:29
08.02.2024, 09:50
ATS
Pour les pompiers, intervenir dans un milieu fermé, parmi des détenus pas toujours coopératifs, relève de la gageure. Il faut sauver des vies en prenant en compte toute une série de paramètres liés à la sécurité. Dans ces moments-là, la coordination avec les gardiens et la police devient primordiale.
L'exercice de mercredi a permis de voir ce qui fonctionnait et les points à améliorer en cas de départ de feu au coeur de la prison. «Nous avons constaté que tous les acteurs ont joué leur partition et que le timing a été respecté», indique à chaud, devant les médias, Ibra Mbaye, le directeur de l'établissement de La Brenaz.
A leur arrivée sur place, les pompiers sont informés de la situation par les agents de détention qui leur donnent un plan de la prison et leur indiquent où aller. Contrairement à d'autres interventions, «nous n'avons ici pas les clés», note le lieutenant Nicolas Millot, porte-parole du Service d'incendie et de secours (SIS).
Dernières instructions
«On attend d'être accompagné par le personnel de la prison pour pénétrer dans l'établissement et on avance toujours avec des agents de détention à nos côtés», explique un pompier, équipé de son masque respiratoire et de sa bonbonne d'oxygène, à trois autres de ses collègues, devant l'aile où l'incendie fictif s'est déclaré.
A l'intérieur, au premier étage, une épaisse fumée de paraffine a envahi un local composé d'une enfilade de cellules. A cet endroit, il est impossible de voir à plus de 20 centimètres. Heureusement, les pompiers possèdent des caméras thermiques qui leur permettent de se déplacer plus facilement dans la purée de pois.
Le danger, ici, provient d'un détenu récalcitrant, qui refuse de sortir de sa cellule et est armé. Les hommes de la Brigade de sécurité publique (BSP), arrivés sur les lieux peu auparavant, sont appelés à la rescousse. Protégés de la tête aux pieds, masque respiratoire sur le visage, ils avancent bouclier en avant.
Nid de blessés
Le rebelle, joué par un membre des forces de l'ordre, est rapidement maîtrisé et emmené ailleurs sous bonne escorte. Les autres détenus du secteur sont évacués. Les secours comptent six personnes qui ont été intoxiquées par les fumées. Elles sont acheminées au nid de blessés dressé par les pompiers et où des médecins les attendent.
L'exercice se termine autour d'une grande table, au dernier étage de la prison. Sous la houlette du directeur de l'établissement, chacun prend la parole à tour de rôle et fait le point de la situation dans son domaine de responsabilité. Un bilan de l'opération sera tiré dans quelques jours, à tête reposée, souligne M. Mbaye.