«C'est assez effrayant»Les tropiques menacés de canicules «dangereuses»
ATS
27.8.2022 - 02:43
De nombreux habitants des zones tropicales risquent de subir des canicules «dangereuses» plus de la moitié de l'année d'ici à la fin du siècle, selon une étude. Et elles se vont se produire même si les objectifs de l'accord sur le climat de Paris sont tenus.
27.08.2022, 02:43
27.08.2022, 08:29
ATS
Si cet objectif de contenir la hausse des températures inférieure à 2 degrés celsius par rapport à l'ère pré-industrielle est largement dépassé, les zones tropicales pourraient faire face à de longues périodes «cauchemardesques» de canicule, selon les travaux de chercheurs américains, publiés jeudi dans la revue Communications Earth and Environment.
Sous l'effet du réchauffement, les canicules se multiplient déjà, tout récemment en Europe de l'Ouest ou actuellement en Chine, avec pour conséquences sécheresses, mauvaises récoltes ou incendies et mise en danger de la santé et de la biodiversité.
Les chercheurs ont évalué l'exposition possible à des niveaux dangereux de chaleur et d'humidité, à partir de projections statistiques sur le réchauffement induit par différents scénarios d'émissions de gaz à effet de serre liés à l'activité humaine.
Inde et Afrique les plus exposées
Résultat: dans les zones tropicales, la chaleur pourrait atteindre des niveaux dangereux pour les humains «la plupart des jours d'une année typique», même si l'objectif de Paris est tenu. Dans le cas contraire, les températures pourraient atteindre des niveaux très dangereux sur de longues périodes. Toutes les régions tropicales sont concernées, les plus exposées étant le sous-continent indien et l'Afrique sub-saharienne.
Hors zones tropicales, les canicules dévastatrices risquent de devenir des phénomènes annuels, selon l'étude. «Si nous ne nous ressaisissons pas, il est possible que des milliards de gens soient surexposés à des températures extrêmement dangereuses d'une façon jamais vue,» résume l'auteur principal, Lucas Vargas Zeppetello de l'université de Harvard.
L'étude est fondée sur une échelle définissant comme «dangereuses» pour les humains les températures à partir de 39,4 degrés celsius et «extrêmement dangereuses» à 51 degrés.
Les seuils les plus élevés étaient initialement définis par rapport à certains environnements de travail (chaudières par exemple) et n'ont quasiment pas été observés pour l'instant en atmosphère extérieure. Mais d'ici à 2100, il est «quasiment certain» que certaines zones tropicales y soient confrontées, sauf si les émissions chutent fortement, relève M. Zeppetello. «C'est assez effrayant».
Dans le pire scénario les températures extrêmes pourraient durer deux mois de l'année dans les régions les plus affectées.