Santé Lien entre cannabis et troubles mentaux

ATS

20.3.2019 - 04:07

La consommation quotidienne de variétés fortes de cannabis serait responsable de cinq nouveaux cas de troubles mentaux sur dix, de type psychose, à Amsterdam et de trois sur dix à Londres. La nouvelle étude vient renforcer les observations de précédentes recherches.

«Super Skunk», «Dutch Nederwiet», les cannabis à haute teneur en THC (bien au-delà de 10%, de tétrahydrocannabinol, principale substance active du cannabis) sont largement disponibles dans ces deux villes où le lien avec avec un trouble psychotique est le plus fort, selon l'étude.

«Si ces cannabis très puissants n'étaient plus disponibles, 12% des cas d'un premier épisode de psychose pourraient être prévenus en Europe», estiment la docteure Marta Di Forti (King's College de Londres) et ses collègues dans l'article paru mercredi dans le revue médicale The Lancet. Cette proportion de cas évités atteindrait «30% à Londres et 50% à Amsterdam»

Selon l'étude, les personnes qui consomment quotidiennement du cannabis sont trois fois plus susceptibles de recevoir un diagnostic d'un premier épisode de psychose que celles n'en ayant jamais pris. Ce risque est cinq fois plus élevé en cas d'utilisation quotidienne de cannabis à forte concentration.

Le cannabis à forte teneur a plus de 10% de tétrahydrocannabinol (archives).
Le cannabis à forte teneur a plus de 10% de tétrahydrocannabinol (archives).
Source: KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA BELLA

Eviter le cannabis à forte teneur THC

L'étude a porté sur 901 patients et 1237 sujets en bonne santé de six pays répartis sur onze sites en Europe et au Brésil (un site). En l'absence de cannabis à forte concentration, l'incidence de la psychose à Amsterdam tomberait de 37,9 à 18,8 pour 100'000 habitants par an, et à Londres de 45,7 à 31,9/100'000, avancent-ils en supposant un lien de causalité.

En Italie, France et Espagne, les cannabis à base de plantes, à plus faible teneur en THC (moins de 10%) étaient encore couramment utilisés, lors de l'étude. Mais l'usage de cannabis forts est à Paris, comme à Amsterdam ou Londres, «un puissant facteur prédictif de troubles psychotiques», notent les chercheurs.

Pour le psychiatre britannique Michael Bloomfield, cette recherche conforte le bien-fondé du conseil d'éviter le cannabis à forte teneur en THC donné aux personnes qui en consomment à des fins récréatives» et aussi «qu'il faut prendre des précautions lors du traitement de patients avec des produits dérivés du cannabis».

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