IranLourde peine de prison pour une militante contre le voile
ATS
17.2.2024 - 12:23
La justice iranienne a convoqué une militante contre le port obligatoire du voile musulman pour purger une peine de près de 4 ans de prison. Mais elle a ensuite suspendu l'exécution du verdict jusqu'au 10 mars, ont rapporté samedi des médias locaux.
Keystone-SDA
17.02.2024, 12:23
ATS
Sepideh Rashno, 29 ans, avait été détenue plus d'un mois en juillet 2022 après avoir été impliquée dans une dispute avec une autre femme qui l'accusait d'avoir retiré son voile à bord d'un bus. Depuis la Révolution islamique de 1979, le port du voile est obligatoire en Iran pour toutes les femmes qui doivent dissimuler leurs cheveux dans les lieux publics.
Les autorités judiciaires ont annoncé à Sepideh Rashno qu'elle devait se présenter à la prison dans les prochains jours pour purger la peine de trois ans et onze mois d'emprisonnement, selon le quotidien réformateur Sazandegui. Samedi dans l'après-midi, le journal Ham Mihan a annoncé sur son site que l'exécution du verdict contre la militante avait été suspendue jusqu'au 10 mars, sans fournir plus de détails.
Photos «indécentes»
L'avocat de la militante avait annoncé en décembre que la cour d'appel avait confirmé le verdict de sa cliente condamnée «pour l'incident dans le bus» et pour «publication d'images indécentes» sur Internet. Après l'incident, Sepideh Rashno a publié des photos d'elle sans voile sur Instagram, ainsi que des textes contre le code vestimentaire strict imposé aux femmes.
Ces derniers mois, de plus en plus de femmes sont apparues sans voile dans les lieux publics, notamment après le mouvement de contestation déclenché par la mort en détention en septembre 2022 de Mahsa Amini, arrêtée pour infraction au strict code vestimentaire. Sa mort a entraîné des manifestations contre les dirigeants politiques et religieux iraniens.
Plusieurs centaines de personnes, dont des membres de forces de l'ordre, ont été tuées et des milliers arrêtées, au cours des manifestations qui se sont tenues en octobre et novembre avant de refluer. Neuf hommes ont été exécutés pour leur implication dans ce mouvement que les autorités ont qualifié d'"émeutes» fomentées par les pays occidentaux.