Un entrepreneur de 35 ans écope de deux ans et deux mois de prison, dont 10 mois ferme, pour avoir escroqué les autorités lucernoises dans sa demande de crédit d'aide lié à la crise du coronavirus. La Cour criminelle de Lucerne a prononcé ainsi la première décision de justice en Suisse alémanique dans un cas de ce type.
Le tribunal a reconnu mardi l'accusé coupable d'escroquerie et de faux dans les titres. En outre, le prévenu de nationalité kosovare se voit frappé d'une interdiction d'exercer une activité commerciale durant 5 ans.
La Cour a été plus sévère que ce que réclamait le Ministère public. Ce dernier exigeait une peine d'un an et huit mois, avec ou sans sursis. La défense avait elle demandé vainement l'acquittement.
Directeur d'une entreprise de construction, l'accusé a déposé, en mars dernier, une demande d'aide de 110'000 francs sans intérêt auprès du canton de Lucerne. Il invoquait une baisse importante du chiffre d'affaires en raison de la crise du coronavirus.
Pourtant, le chiffre d'affaires a augmenté au cours des mois suivants et le nombre d'employés de l'entreprise est resté constant. Personne n'y a été inscrit au chômage partiel. Pire, le prévenu s'est enrichi et a puisé dans le crédit d'aide, une semaine après l'avoir obtenu, pour octroyer un prêt de 15'000 francs à son père endetté.