Affaire Depardieu«Macron s'avère ni plus ni moins un défenseur des agresseurs présumés»
AFP
11.1.2024
«Gardez votre vieux monde, nous en voulons un sans violences sexiste et sexuelle» : un collectif d'associations féministes appelle à des rassemblements jeudi devant les tribunaux et préfectures de France, trois semaines après le soutien apporté par Emmanuel Macron à Gérard Depardieu.
AFP
11.01.2024, 07:32
AFP
«Nous appelons toutes celles et ceux qui défendent les droits des femmes, des enfants et des minorités de genres, et qui refusent les violences sexistes et sexuelles à des rassemblements», écrit le collectif Grève féministe dans un communiqué.
«Depuis #metoo, des progrès étaient accomplis. Ne laissons pas anéantir ces progrès par des propos irresponsables, graves et sexistes du président de la République qui a porté atteinte aux droits des victimes et aux droits de toutes les femmes et enfants», ajoute le collectif.
Un rassemblement est notamment prévu à 18h00 place Saint Augustin à Paris (VIIIe arrondissement). D'autres sont annoncés dans une trentaine de villes, dont Marseille, Lille, Lyon.
Invité sur France 5 le 20 décembre, Emmanuel Macron a soutenu Gérard Depardieu - mis en examen pour viols et visé par trois plaintes pour agression sexuelle ou viol qu'il réfute -, le qualifiant d'"immense acteur" qui rend «fière la France» et dénonçant une «chasse à l'homme».
Les propos du chef de l'Etat, tenus après la diffusion sur France 2 d'un reportage au cours duquel l'acteur multiplie les propos misogynes et insultants en s'adressant à des femmes, ont choqué une partie de la population.
Des associations féministes ont qualifié les déclarations du président de la République de «crachat» au visage des victimes de violences sexuelles, et dénoncé une «inversion de la culpabilité».
Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran et le président du MoDem François Bayrou ont depuis pris leurs distances avec la position d'Emmanuel Macron: le premier s'est dit «choqué» par les propos de Gérard Depardieu et le second a déclaré n'avoir «aucune indulgence» pour l'acteur.
«Autoproclamé champion de la lutte contre les violences faites aux femmes, le président Macron s'avère ni plus ni moins un défenseur des agresseurs présumés», estime Grève féministe, déplorant que le chef de l'Etat n'ait pas «eu un mot de solidarité à l'égard des victimes présumées».
L'appel à manifester a été notamment signé par le Collectif féministe contre le viol, la Fédération nationale solidarité femmes, la Ligue des droits de l'Homme, le Planning familial et Osez le féminisme.