Marine Le Pen fustige«Maintenant, c'est une dérive qui s'est installée»
AFP
11.2.2025
La présidente du groupe RN à l'Assemblée, Marine Le Pen, a fustigé mardi la «dérive» consistant à «systématiquement nommer des politiques au Conseil constitutionnel», après la décision d'Emmanuel Macron de proposer la candidature d'un de ses proches, Richard Ferrand, pour présider l'institution.
Marine Le Pen a fustigé mardi la «dérive» consistant à «systématiquement nommer des politiques au Conseil constitutionnel».
ats
AFP
11.02.2025, 11:58
Gregoire Galley
«Le Conseil constitutionnel n'est pas une maison de retraite de la vie politique et (il) se doit d'avoir au moins une apparence de neutralité», a poursuivi auprès de la presse à l'Assemblée Mme Le Pen, pour qui le Conseil constitutionnel devrait être un «cénacle juridique» et non politique.
Richard Ferrand, ainsi que les deux autres candidats pressentis pour rejoindre la rue Montpensier, Laurence Vichnievsky, candidate de la présidente de l'Assemblée, et Philippe Bas, candidat du président du Sénat, doivent être auditionnés par les commissions des lois du Sénat et de l'Assemblée le 19 février. Les commissaires peuvent s'opposer à ces nominations à la majorité des trois cinquièmes.
«Maintenant, c'est une dérive qui s'est installée, sous la cinquième, chacun nomme un politique de son choix. C'est le choix d'Emmanuel Macron, c'est le choix de la présidente de l'Assemblée nationale, c'est le choix du président du Sénat», a constaté Mme Le Pen.
«Partant de là, la question n'est pas tant les personnes qui sont nommées que la vision qu'ils ont du Conseil constitutionnel. Est ce qu'ils considèrent que le Conseil constitutionnel doit être un législateur? Moi non. Est ce qu'ils considèrent que le Conseil constitutionnel doit être un constituant? Moi non. Et sont-ils capables de conserver une neutralité dans l'exercice de leur mission? Et tout cela, je crois, fera l'objet des auditions qui auront lieu d'ici quelques jours», a-t-elle conclu.
Le Conseil constitutionnel, probablement sous la houlette de son nouveau président, aura dans les toutes prochaines semaines à se prononcer sur un point délicat qui pourrait concerner Mme Le Pen: un élu condamné à une peine d'inéligiblité peut-il être empêché de se présenter à un scrutin, alors même qu'une procédure en appel pourrait annuler la sanction ?
Or, une peine de 5 ans d'inéligibilité avec exécution provisoire a été requise contre la leader du RN, dans l'attente du jugement qui doit être rendu le 31 mars. De quoi entraver sérieusement les ambitions de Mme Le Pen pour la prochaine présidentielle.
La France insoumise a elle estimé que M. Ferrand était un «très mauvais candidat». La députée LFI Gabrielle Cathala a confirmé lors du point presse de son groupe que LFI voterait contre sa nomination, tout en reconnaissant qu'il serait «très difficile» de le «faire tomber», compte tenu de la majorité des trois cinquièmes requises.
C'est qui Marine Le Pen ?
Marine Le Pen, figure marquante de la politique française, a repris les rênes du parti fondé par son père. Depuis, elle tente de réinventer le mouvement pour le rendre plus accessible, tout en restant une voix forte et controversée sur des sujets com