Coronavirus Mais qui est donc le «patient zéro» en Italie? Doutes sur la gestion de la crise

ATS / pab

25.2.2020

Le Premier ministre italien Giuseppe Conte a pointé la gestion «pas complètement appropriée» d'«un hôpital» pour expliquer la propagation rapide du virus dans le nord de l'Italie. La chasse à l'origine de l'infection a repris en Lombardie.

«Il est clair qu'il y a un foyer et que c'est de là que (le virus) s'est répandu», a déclaré M. Conte dans une émission télévisée de la première chaîne publique Rai Uno.

«Désormais c'est connu, il y a eu une gestion au niveau d'une structure hospitalière pas complètement appropriée selon les protocoles de prudence recommandés dans tels cas et cela a certainement contribué à la diffusion», a ajouté M. Conte.

Mattia, le «patient 1»

Le principal foyer de l'épidémie a été identifié à Codogno, près de Lodi, à 60 km au sud de Milan. C'est dans cette localité de 15.000 habitants qu'a été hospitalisé au départ, mercredi dernier Mattia, un cadre de 38 ans.

Il est considéré comme le «patient 1», d'où découlent une grande quantité de cas identifiés en Lombardie (nord-ouest), la région la plus touchée par le virus avec 206 cas détectés sur un total de 271 en Italie dont sept décès.

Selon les médias, outre sa femme enceinte de 8 mois et d'autres proches, plusieurs des médecins qui l'ont examiné ont été infectés, ainsi que des infirmiers, des aides-soignants puis des patients et leur entourage.

Mais qui est donc le «patient zéro»?

Mais qui est donc le patient zéro? Telle est l'énigme que doit résoudre l'Italie pour savoir qui est à l'origine des contaminations au nouveau coronavirus sur son sol et tenter de contenir la maladie.

En Lombardie, région italienne la plus touchée, tout semblait ramener à un dîner qui s'est tenu fin janvier entre le «patient 1», Mattia, un cadre de 38 ans qui ne révèle que son prénom, hospitalisé en soins intensifs et le probable «patient zéro», un de ses amis manager récemment rentré de Chine.

Mais cette piste a rapidement dû être écartée sur la base des tests effectués sur ce dernier et qui ont montré qu'il n'avait pas développé d'anticorps, selon le ministère de la Santé. Il n'avait donc jamais été en contact avec le virus.

La chasse à l'origine de l'infection a donc repris en Lombardie (région de Milan) et, à ce stade, il n'est pas à exclure que le patient zéro puisse être une personne déjà hospitalisée.

«Il est très important de pouvoir identifier le soi-disant 'patient zéro', c'est pourquoi nous avons mis en place un cordon sanitaire très solide. Le trouver est essentiel car cela nous permettra de reconstruire la chaîne de contacts et les éventuelles contagions», a déclaré le chef de la Protection civile Angelo Borrelli.

Énigme aussi en Vénétie

Une enquête similaire a été menée près de Padoue, dans la région de Vo' Euganeo, qui est un second foyer d'infection en Italie du Nord. Ici, la piste épidémiologique semblait conduire jusqu'à un groupe de huit Chinois qui fréquentaient le même bar qu'un maçon de 78 ans, décédé vendredi. Mais les tests auxquels ils ont été soumis se sont là encore révélés négatifs. Tout est donc à refaire.

Le patron de la région Vénétie Luca Zaia s'est dit "préoccupé" dimanche que le «patient zéro» n'ait pas encore été trouvé, ce qui prouve pour lui que «le virus est bien plus omniprésent que ce que l'on pensait», a-t-il expliqué.

L'impossibilité actuelle de cartographier avec certitude la propagation du virus Covid-19, ainsi que l'évolution de la contagion, représente un obstacle important pour contenir l'épidémie, selon les autorités sanitaires.

Deux régions, un «patient zéro»?

Une nouvelle piste s'est ouverte lundi, qui pourrait expliquer les contaminations survenues dans les deux foyers d'infection de Lombardie et de Vénétie, selon les médias. Ces régions totalisent 194 des 219 cas italiens.

Elle conduit à un agriculteur de 60 ans, originaire d'Albettone, dans la province de Vicenza (Vénétie). Ce dernier a appelé la pharmacie de Vo' Euganeo, à 15 km de là, se plaignant de symptômes de grippe, a raconté lundi à plusieurs médias le maire de Vo' Euganeo, Giuliano Martini.

L'homme, qui fréquentait régulièrement les bars de Vo' Euganeo, s'était rendu ces dernières semaines dans certains lieux de la région de Lodi, au sud de Milan et notamment à Codogno, foyer épidémique lombard. Il pourrait donc être le lien entre les deux zones touchées. «Nous ne savons pas s'il s'agit du patient zéro mais c'est une piste possible à suivre», a ajouté M. Martini.

«Inspecteur» algorithme

L'Agence régionale de la Santé de Milan (Asl), organisme régional public en charge de la politique de santé, a engagé une équipe de mathématiciens, physiciens et médecins pour définir un algorithme. Son but: calculer la probabilité que chaque patient ou l'un de ses proches soit le «patient zéro».

L'outil mathématique devrait croiser les données concernant les personnes infectées et leur entourage pour tenter de retracer l'origine de l'infection.

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