Une marche blanche en mémoire d'un jeune homme décédé après une chute consécutive à une altercation à la porte d'une discothèque a rassemblé samedi 200 personnes à Besançon selon les organisateurs. Une plainte pour homicide volontaire a été déposée vendredi.
Keystone-SDA
30.07.2022, 20:49
30.07.2022, 21:49
ATS
«Mon fils a été battu à mort, je veux la justice et la vérité», a indiqué Karim Boulazreg à l'AFP. Seïf Eddine, 24 ans, est décédé le dimanche 24 juillet au CHU de Besançon où il n'a pas survécu à ses blessures.
Il s'était présenté cette nuit-là vers 03h00 à la porte d'une discothèque bisontine située dans un quartier pavillonnaire le long du Doubs, où il devait rejoindre des amis. «On l'a empêché de rentrer par rapport à sa tenue», a indiqué sa tante à l'AFP. Le jeune homme a alors dégradé partiellement une caméra de vidéosurveillance située à l'entrée du club.
«Ce refus d'accès à l'établissement va plonger l'individu dans une colère vive qui va conduire à l'intervention des vigiles et à l'appel de la police», a expliqué pour sa part le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, qui parle d'un «état agité» du jeune homme.
Le jeune homme se serait alors enfui en courant en pleine nuit, poursuivi par un videur et le gérant de l'établissement, un ancien fonctionnaire de police. Après avoir traversé le Doubs, il est repéré par les policiers alertés plus tôt. Leurs lampes torche auraient ensuite perdu sa silhouette dans une zone dense en végétation, à flanc de pente de la citadelle de Besançon.
Fractures et contusions
Son corps est retrouvé peu après par les forces de l'ordre, au pied d'une muraille de 4,5 mètres, vestige d'une ancienne redoute militaire.
Le rapport d'autopsie, consulté par l'AFP, mentionne plusieurs «fractures du massif facial», «de multiples contusions des poumons» et de «plaies hémorragiques du foie», tout en affirmant que ces lésions sont «compatibles avec un traumatisme à forte énergie cinétique telle que la chute d'un lieu élevé».
Une plainte pour homicide volontaire a été déposée a confirmé Me Arié Alimi, conseil du père de la victime, et spécialiste des dossiers de violences policières. Afin de «dissiper tout doute» quant à une éventuelle proximité entre le gérant de la discothèque et les policiers, le procureur a confié la suite des investigations à la police judiciaire.