Martigny L'Afghan qui a tenté d'assassiner sa femme écope d'une lourde peine

ATS

8.10.2025 - 16:47

Le Tribunal de Martigny a reconnu un ressortissant afghan coupable de tentative d'assassinat sur son épouse. Il écope d'une peine de 10 ans ferme et d'une expulsion de 15 ans du territoire suisse pour lui avoir administré des dizaines de coups avec une branche.

Le Tribunal de Martigny a expulsé le ressortissant afghan du territoire suisse, pour une période de 15 ans.
Le Tribunal de Martigny a expulsé le ressortissant afghan du territoire suisse, pour une période de 15 ans.
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Keystone-SDA

Le Tribunal s'est montré plus sévère que le réquisitoire du procureur extraordinaire. Celui-ci avait plaidé pour une peine de 8 ans ferme, lundi, lors du procès. Détenu à la prison des Iles à Sion, le quinquagénaire a déjà passé près de 35 mois en détention préventive.

L'homme devra verser 30'000 francs pour tort moral à sa future ex-épouse et payer la majorité des frais de la cause. Durant 5 ans, il n'aura plus la possibilité d'entrer en contact, sous une forme ou une autre, avec elle.

Un traitement obligatoire

Le réfugié politique écope également d'une amende de 200 francs pour une contravention à la loi sur les stupéfiants. Il devra se soumettra à un traitement ambulatoire visant à l’abstinence de consommation d’alcool et de substances psychotropes, ainsi qu’à des contrôles réguliers et inopinés de sa consommation

Le 21 novembre 2022, l'accusé a poussé au sol son épouse. Il a alors saisi une branche de 80 cm et l'a battue à l'arrière du crâne, puis sur l'ensemble du corps. La scène aura duré près de 10 minutes.

Avocat satisfait du jugement

Pour la Cour, le prévenu a frappé sa femme avec l'intention de la tuer, allant jusqu'à briser son bâton sur son crâne. Il ne s'est pas arrêté, malgré l'immobilisation de son épouse ou les hurlements d'une passante. Il ne se sera stoppé que lors de l'intervention de deux hommes. La victime a subi un traumatisme crânien, une atteinte à une vertèbre cervicale et des fractures de l'orbite et du sinus maxillaire gauche.

«Je suis content de la qualification juridique retenue ainsi que des mesures d'éloignement et d'expulsion ordonnées pour la durée maximale, soit 5 et 15 ans», s'est réjoui Me François Pernet, l'avocat de la plaignante, interrogé par Keystone-ATS. «J'attendrai toutefois l'entrée en force du jugement avant de pouvoir définitivement rassurer ma mandante. J'imagine que Monsieur fera appel.»

La défense n'a pas été suivie

L'élément déclencheur de cette affaire aurait été la crainte du prévenu de voir son plus jeune enfant être retiré de la garde de ses parents à cause d'une enquête sociale qui allait prochainement débuter.

Durant le procès, l'avocat du prévenu, Me Luis Neves, avait plaidé pour une condamnation uniquement pour lésions corporelles simples, afin de lui éviter une expulsion, et non pour tentative d'assassinat ou subsidiairement de meurtre.

Appel: chances élevées

«Mon client conteste cette qualification de l’infraction (ndlr: tentative d'assassinat) pour laquelle la peine est extrêmement lourde, tout comme son expulsion», a souligné, mercredi, Me Luis Neves, répondant à une sollicitation de Keystone-ATS. «Quant à l’appel, je dois encore en discuter avec mon mandant. Cela étant, j'ai demandé la motivation du jugement dès ce jour et les chances qu’un appel soit déposé (ndlr: dans un délai de 30 jours) sont extrêmement élevées.»

Agé de 54 ans, père de cinq enfants, le prévenu bénéficie du statut de réfugié politique. Dans son pays, il travaillait à protéger les collaborateurs de l'ambassade de Suisse. «Je risque ma vie en retournant dans mon pays, à cause des talibans», avait précisé, lundi, l'ancien militaire. Depuis mercredi, sa crainte a encore augmenté.