Meurtre de Louise «Racket», puis «panique»: on en sait plus sur la version du suspect

saan

12.2.2025 - 20:30

Cinq jours après le meurtre de Louise, 11 ans, dans l'Essonne, le parquet d'Evry a requis mercredi le placement en détention provisoire d'un jeune homme de 23 ans, soupçonné d'avoir tué la collégienne. L'homme aurait paniqué devant ses cris alors qu'il voulait la «racketter».

Le suspect a expliqué avoir croisé en début d'après-midi Louise, élève au collège d'Epinay-sur-Orge qui portait son portable autour du cou, et avoir décidé de la suivre.
Le suspect a expliqué avoir croisé en début d'après-midi Louise, élève au collège d'Epinay-sur-Orge qui portait son portable autour du cou, et avoir décidé de la suivre.
IMAGO/ABACAPRESS

Keystone-SDA, saan

L'intention du suspect, qui avait déjà abordé une collégienne dans le même secteur le 4 février, était «de racketter une personne pour se calmer» après une altercation lors d'une partie du jeu vidéo en ligne «Fortnite». Mais il a «paniqué» lorsque Louise s'est mise à crier, a détaillé le procureur de la République d'Evry Grégoire Dulin lors d'une conférence de presse.

Décrit par son entourage comme pouvant être «violent», il devait être présenté dans la soirée de mercredi à un juge d'instruction en vue de sa mise en examen pour meurtre sur mineure de moins de quinze ans.

La petite amie du suspect, également âgée de 23 ans, soupçonnée de non-dénonciation de crime, devait aussi être présentée à un magistrat instructeur. Le parquet a demandé à son encontre un placement sous contrôle judiciaire. Les gardes à vue des parents du jeune homme, interrogés aussi pour non-dénonciation de crime, ont elles été levées mercredi à 17h00.

Aveux

Le procureur a précisé que le principal mis en cause avait avoué son crime mardi en fin d'après-midi après l'avoir nié pendant les 24 premières heures de sa garde à vue.

Il a déclaré aux enquêteurs que, «très en colère après une dispute avec un joueur en ligne», il était sorti de chez lui vêtu d'une doudoune noire «dans laquelle se trouvait habituellement un couteau de type Opinel», a déclaré M. Dulin. «Son intention était de voler ou de racketter une personne pour se calmer», a décrit le procureur.

L'autopsie, réalisée samedi après-midi à l'institut médico-légal de Corbeil-Essonnes, a exclu la présence de violences sexuelles, a indiqué la même source.

Emmenée à l'écart

Le suspect a expliqué avoir croisé en début d'après-midi Louise, élève au collège d'Epinay-sur-Orge qui portait son portable autour du cou, et avoir décidé de la suivre. Il l'a attirée dans le bois des Templiers, en prétextant avoir perdu un objet.

«Arrivé dans un coin tranquille», il lui a dit qu'il allait «fouiller ses affaires pour lui voler de l'argent en la menaçant avec un couteau», a détaillé le procureur. Elle s'est mise «à crier». «Paniqué par ses cris», le jeune homme l'a fait «tomber à terre» et lui a porté «plusieurs coups de couteau».

Il est ensuite rentré à son domicile, où il a retrouvé sa petite amie, qui a remarqué une blessure à sa main et du sang sur son menton. Après avoir prétexté s'être blessé seul, il lui a avoué avoir porté des coups de couteau à une collégienne.

«Violent, nerveux»

Le procureur a expliqué que l'enquête de voisinage et des témoignages s'étaient révélés déterminants pour mener à l'interpellation du jeune homme au domicile familial. Un prélèvement ADN effectué dimanche soir sur le suspect s'est avéré correspondre à celui retrouvé sur les mains de Louise.

Actuellement étudiant en BTS informatique, le jeune homme consacre la majeure partie de son temps libre à jouer aux jeux vidéo et reconnaît pouvoir être pris de violentes colères, ce que confirme son entourage», a décrit M. Dulin. Il précise qu'il n'a jamais fait l'objet d'un suivi médical ou psychologique.

Sa soeur, entendue comme témoin, l'a qualifié de «violent, nerveux, agressif». Elle a déposé une main courante à son encontre en avril 2023 après avoir subi des violences de sa part.