Auditionné à GenèveMeurtre de Philippine: le suspect refuse d'être extradé vers la France
AFP
16.10.2024
Le principal suspect dans le meurtre de Philippine en France en septembre, qui a été arrêté en Suisse, refuse d'être extradé, a indiqué mercredi l'Office fédéral de la Justice.
AFP
16.10.2024, 19:36
16.10.2024, 20:04
Marc Schaller
«La personne poursuivie n'a pas consenti à une extradition simplifiée», a indiqué une porte-parole de l'Office fédéral de la Justice dans un courriel à l'AFP, confirmant une information de la RTS.
Taha O., Marocain âgé de 22 ans, est le principal suspect dans le viol et le meurtre de l'étudiante de 19 ans, dont le corps avait été découvert le 21 septembre, enterré dans le bois de Boulogne, dans l'ouest parisien.
Le jeune homme a été interpellé à la gare principale de Genève le 24 septembre.
«La procédure ordinaire peut durer plus d'une année»
Selon la RTS, il a indiqué son refus ce mercredi lors d'une audience devant le Ministère public. La France a déposé une demande d'extradition le 9 octobre.
Le ministère fédéral de la Justice peut suivre la volonté du prévenu comme s'en écarter et exiger son extradition. Dans ce cas, l'accusé peut faire recours jusqu'au Tribunal fédéral, la plus haute instance juridique de Suisse et il reste en détention jusqu’à la fin de la procédure d’extradition.
«La procédure ordinaire peut durer plus d'une année, notamment dans les cas complexes et si toutes les voies de recours sont saisies», précise la fiche d'information du ministère sur les procédures d'extradition.
Emoi en France
Ce meurtre a suscité un immense émoi en France et aussi un virulent débat public.
Le suspect a déjà été condamné en 2021 pour viol, puis libéré en juin 2024, «en fin de peine» selon le parquet de Paris. Il avait ensuite été placé en centre de rétention administrative (CRA) à Metz (est).
A sa sortie, il a été assigné à résidence dans un hôtel de l'Yonne, où il ne s'était jamais rendu. N'ayant pas respecté son obligation de pointer, il avait été inscrit au fichier des personnes recherchées la veille du meurtre, le 19 septembre.
Il était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire (OQTF), ce qui a suscité de vives réactions, en particulier à l'extrême droite. Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a également exhorté à «faire évoluer notre arsenal juridique».