Criminalité Mort du boss sanguinaire de la mafia napolitaine Raffaele Cutolo

ATS

18.2.2021 - 12:36

Le boss mafieux Raffaele Cutolo est mort mercredi à 79 ans d'une septicémie, a rapporté jeudi la presse italienne. Surnommé «le professeur», il avait été le protagoniste de l'une des périodes les plus sanguinaires de la mafia napolitaine dans les années 70 et 80.

Raffaele Cutolo a été condamné une première fois à la prison à vie en 1963 et a dirigé son organisation depuis la prison (image d'illustration).
Raffaele Cutolo a été condamné une première fois à la prison à vie en 1963 et a dirigé son organisation depuis la prison (image d'illustration).
ATS

Raffaele Cutolo est décédé à l'hôpital de Parme (nord) après plus de 57 ans passés en détention. Il n'a jamais montré de signes de remords ou collaboré avec la justice sur le rôle de l'organisation qu'il avait fondée, la Nuova Camorra Organizzata (Nouvelle Camorra Organisée), et qui avait autorité sur tous les autres clans.

Né en 1941 dans la région de Naples, sa vie bascule en 1963 lorsqu'à 22 ans il est condamné pour la première fois à la prison à perpétuité pour le meurtre d'un homme qui avait offensé sa soeur. En prison, son charisme et ses talents de poète lui valent le surnom de «professeur» chez ses codétenus.

Fin de la division de la Camorra

La singularité de son organisation est qu'elle a été fondée et gérée depuis la cellule des prisons où il a passé quasiment toute sa vie d'adulte. Avec lui, fini la division du pouvoir entre les grandes familles de la Camorra, la mafia napolitaine, qui doivent toutes lui rendre des comptes en raison de la violence de ses hommes qui le vénèrent.

Son pouvoir était tel qu'il avait des rapports avec les services secrets et le monde politique. Grâce à ses contacts, il obtint par exemple d'importants contrats lors de la reconstruction d'Irpinia, une ville du sud détruite en 1980 par un tremblement de terre qui fit près de 3000 morts. Ces contrats furent attribués à des entreprises contrôlées par ses hommes de confiance.

300 meurtres par an

Son règne fut marqué par des vagues de meurtres, en moyenne 300 par an. Son empire allait de la contrebande de cigarettes aux contrats avec les administrations publiques

Au cours de sa vie, qui a inspiré des dizaines de livres et même un film, il a répété plusieurs fois être en possession de secrets qui auraient pu ébranler l'Etat italien, sans toutefois jamais passer à l'acte.

«Il a été un boss puissant, plus encore qu'un Premier ministre. Un pouvoir qui l'a tenu en prison toute sa vie», a commenté l'écrivain napolitain Roberto Saviano, cité par le quotidien La Stampa.

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