France Naufrage de l'«Afrique»: hommage en Vendée

ATS

12.1.2020 - 17:42

Parti de Bordeaux, le navire se dirigeait vers Dakar avant de desservir d'autres ports de l'Afrique de l'Ouest.
Parti de Bordeaux, le navire se dirigeait vers Dakar avant de desservir d'autres ports de l'Afrique de l'Ouest.
Source: Wikipedia

Plus de 200 personnes ont rendu hommage dimanche aux 568 personnes emportées dans le naufrage il y a cent ans du paquebot Afrique, au large des côtes vendéennes. Seuls 34 passagers avaient survécu.

Une cérémonie a été organisée aux Sables-d'Olonne, devant une stèle sur le site du mémorial des péris en mer. Quelque 120 descendants de disparus, venues de toute la France, d'Angleterre et de Suisse, étaient présents à cette commémoration, a constaté l'AFP.

Par une nuit froide, le 12 janvier 1920 vers 03h00 du matin, le bateau disparaissait à 40 km des Sables, submergé par une voie d'eau et balotté dans un ouragan. Parti de Bordeaux, le navire se dirigeait vers Dakar avant de desservir d'autres ports de l'Afrique de l'Ouest.

Tirailleurs sénégalais

A bord se trouvaient des femmes, des enfants, des militaires – 192 tirailleurs sénégalais qui rentraient chez eux après s'être battus durant la Première Guerre mondiale -, ainsi que 18 missionnaires de la congrégation du Saint-Esprit qui voyageaient avec l'évêque Hyacinthe Jalabert

Marie Frigaux, arrière arrière petite-fille du commandant Antoine Le Dû, le responsable du navire, était présente dimanche, avec 74 autres membres de la famille, réunies grâce à sa petite fille, Marie-Christine Le Dû. Pour ces proches, la cérémonie était l'occasion de «se souvenir», «rendre hommage» mais aussi se rencontrer», confie la descendante du défunt.

«Sur les 602 personnes qui étaient à bord du paquebot Afrique, 568 ont péri en mer. C'est, selon moi, le naufrage le plus meurtrier d'un navire civil français, hors faits de guerre», a souligné Roland Mornet, auteur d'un ouvrage sur le naufrage du paquebot, qui a fait ériger la stèle en l'honneur des victimes.

Ne pas oublier

Damian Lawler et son frère, venus d'Angleterre rendre hommage à leur grand-oncle, voulaient rencontrer d'autres familles touchées par le naufrage. Comme Jean Adenier, qui a perdu son grand-père en 1920, venu «avec beaucoup d'émotion (se) recueillir ici pour la première fois, afin que cette tragique histoire ne tombe jamais dans l'oubli».

Le maire Yannick Moreau a remercié «les personnes présentes qui n'ont pas voulu que l'oubli triomphe et que ces 568 victimes sombrent une deuxième fois».

Cent ans après, l'épave gît toujours à 40 mètres de fond, dans un anonymat presque complet. Entré dans la légende, le «Titanic» (1500 victimes en 1912) lui a fait de l'ombre, le drame de l'«Afrique» a été oublié, selon Roland Mornet.

A Bordeaux, une cérémonie a eu lieu jeudi, sur le quai qui vit s'éloigner sur la Garonne l'«Afrique» pour son 58e voyage.

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