Le président de l'Université Côte d'Azur (UCA) a proféré des menaces de mort à l'encontre d'un manifestant qui occupait le siège de la faculté de Nice et venait de blesser un membre du personnel, mercredi, selon une vidéo mise en ligne sur les réseaux sociaux par un collectif d'étudiants.
"Toi, je te revois sur le campus, seul, t'es mort !", s'écrie Jean-Marc Gambaudo, président d'UCA, en désignant du doigt un manifestant, sur les images révélées par Nice-Matin dimanche et diffusées par le collectif d'étudiants Sauve ta fac 06, opposé à la réforme de l'Université.
Les incidents remontent à mercredi quand, selon le parquet de Nice qui a ouvert une information judiciaire, "un groupe de personnes (...) a forcé les portes du siège de l'université pour essayer de s'y barricader".
Des échauffourées ont alors éclaté, au cours desquelles deux personnels de l'université ont été blessés. Un des manifestants, qui n'est pas étudiant, a jeté une chaise sur un membre du personnel. Lors d'un point presse sur le site de Valrose de l'Université de Nice dimanche soir, en l'absence de Jean-Marc Gambaudo, Emmanuel Tric, le président de l'UNS (un des 13 établissements chapeautés par UCA) a indiqué qu'un des personnels blessés est "en arrêt maladie pour 8 jours à cause d’un traumatisme crânien et de douleurs aux cervicales".
"Je me sens plus agressé qu’agresseur, et c’est l’Université qui a été agressée. C’est une réaction de défense", a-t-il plaidé. Emmanuel Tric et Marc Dalloz, le vice-président d'UNS, ont refusé de condamner les menaces de leur collègue à l’encontre du manifestant, en demandant qu'elles soient remises dans leur contexte, "relativement houleux".
À la suite de ces incidents, le manifestant, qui a été formellement reconnu comme étant celui qui a lancé la chaise, a été interpellé vendredi et placé en garde à vue. Il avait déjà été condamné il y a deux mois pour des faits similaires à un travail d'intérêt général, condamnation dont il a fait appel.
Dimanche matin, ce jeune homme de 23 ans a été mis en examen pour violences en réunion et avec arme par destination, dégradations touchant un bien d'utilité publique et refus de donner le code de son téléphone, et placé sous contrôle judiciaire, selon son avocate Me Zia Oloumi.
Me Zia Oloumi a assuré à l'AFP: "il est évident que les propos sont suffisamment violents pour qu’on étudie la possibilité de déposer plainte, pour menaces de mort ou incitation à la violence, mais aucune décision n’est encore prise".
Les manifestants sont aussi accusés d'avoir commis des dégradations dans un lieu classé, la salle des actes, au sein du château de Valrose qui abrite la direction de l'université et la faculté de sciences de Nice.
Retour à la page d'accueil