Justice GE Notes de frais à la Ville, affaire Barazzone classée

ATS

28.4.2020 - 13:09

Guillaume Barazzone a remboursé 80'000 francs à la Ville de Genève. Cette affaire des notes professionnels a conduit le démocrate-chrétien à remettre tous ses mandats politiques, dont celui qu'il exerçait au Conseil national (archives).
Guillaume Barazzone a remboursé 80'000 francs à la Ville de Genève. Cette affaire des notes professionnels a conduit le démocrate-chrétien à remettre tous ses mandats politiques, dont celui qu'il exerçait au Conseil national (archives).
Source: KEYSTONE/PETER KLAUNZER

Le Ministère public genevois a annoncé mardi le classement de la procédure portant sur les frais professionnels de l'exécutif de la Ville de Genève. Les magistrats concernés ont remboursé à la municipalité les sommes qui posaient problème aux yeux du Parquet.

Les faits portaient sur une période allant de 2013 à 2017. L'affaire, qui a fait grand bruit à Genève, avait éclaté après la publication, en 2018, d'un rapport de la Cour des comptes qui mettait en avant d'importants manquements dans le contrôle des frais professionnels du Conseil administratif de la Ville de Genève.

La justice avait ouvert une procédure dans la foulée. L'enquête a mis en cause le démocrate-chrétien Guillaume Barazzone, et dans une bien moindre mesure son collègue d'Ensemble à gauche Rémy Pagani et la Verte Esther Alder. En revanche, les deux élus socialistes Sandrine Salerno et Sami Kanaan sont exempts de tout reproche.

Selon le Ministère public, qui a analysé les justificatifs des frais professionnel engagés par les conseillers administratifs durant quatre ans, deux types problématiques de dépenses ont été identifiées. Celles qui étaient éthiquement discutables et celles qui pourraient constituer une gestion déloyale des intérêts publics.

Il restitue 80'000 francs

Guillaume Barazzone a d'emblée reconnu devant le Parquet genevois «le caractère injustifié de nombreuses dépenses». Le démocrate-chrétien, qui quitte la politique à cause de cette affaire, a remboursé un montant de l'ordre de 80'000 francs «de sa propre initiative» et avant l'ouverture de la procédure pénal.

Cette somme englobe tous les frais problématiques recensés par le Ministère public, «y compris les frais simplement discutables». Pour le procureur général Olivier Jornot et le premier procureur Yves Bertossa, Guillaume Barazzone a, en agissant de la sorte, réparé «intégralement» le dommage qu'il a engendré.

Rémy Pagani, interrogé en qualité de prévenu dans cette affaire comme Guillaume Barazzone, a été moins conciliant que son collègue et a contesté les faits qui lui étaient reprochés. Le Parquet lui a notamment soumis de nombreux frais de repas engagés le week-end, lors de vacances ou de jours fériés.

Frais justifiés mais inopportuns

Selon le magistrat d'Ensemble à gauche, ces frais étaient justifiés par des raisons professionnelles. Le magistrat, lors des ses auditions, n'a pas pu aller dans les détails, a noté le Parquet. M.Pagani a finalement admis que certaines dépenses pourraient être considérées comme inopportunes et a restitué 3700 francs à la Ville.

Confrontée par les procureurs à une liste de dépenses jugées par eux problématiques, Esther Alder a accepté, pour sa part, de restituer la somme de 3890 francs. Les magistrats mis en cause par la justice ayant remboursé les montants contestés, le Ministère public a décidé de clore la procédure qui les visait.

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