«Bon week-end!» Nouveau jour férié: des Américains pris de court!

ATS

18.6.2021 - 19:17

Fermeture des écoles et des tribunaux à Washington, la proclamation d'un nouveau jour férié fédéral aux Etats-Unis pour commémorer l'émancipation des derniers esclaves s'est faite avec une rapidité rare. Elle a pris certains Américains de court vendredi.

ATS

Le président américain Joe Biden a promulgué jeudi un nouveau jour férié fédéral aux Etats-Unis pour commémorer l'émancipation des derniers esclaves.
Le président américain Joe Biden a promulgué jeudi un nouveau jour férié fédéral aux Etats-Unis pour commémorer l'émancipation des derniers esclaves.
ATS

«Est-ce que les banques et la poste sont fermées?», «Les bureaux et écoles de l'Etat seront peut-être ouverts, mais la plupart fermés»: les journaux à travers ce vaste pays reflétaient une certaine confusion après la première création d'un jour férié national depuis près de quarante ans.



À minuit moins huit, jeudi soir, les parents d'une crèche dans le Maryland, près de Washington, ont reçu le message leur annonçant officiellement que la garderie serait fermée. «Passez un excellent week-end!». Plus tôt en fin d'après-midi, les écoles publiques de la capitale fédérale avaient aussi annoncé qu'elles seraient toutes fermées.

À travers le pays, de l'Oregon au Missouri, les tribunaux fédéraux présentaient portes closes, sauf pour certains services d'urgence. Les autorités sanitaires américaines, elles, ont reporté une réunion prévue pour se pencher sur les effets secondaires de certains vaccins contre le Covid-19.

Et avec un calendrier déjà fortement compliqué par la pandémie, certaines ambassades américaines ont aussi fermé leurs portes, en promettant de reporter les rendez-vous consulaires brusquement annulés. L'entrée en vigueur immédiate de «Juneteenth» n'a en revanche pas laissé le temps à Wall Street de s'adapter. Et la cloche a bien retenti vendredi matin.

«Un jour meilleur»

Contraction des mots «juin» et «19» en anglais, cette date marque le jour où les derniers esclaves au Texas apprenaient, le 19 juin 1865, qu'ils étaient libres. «Juneteenth symbolise à la fois la longue et difficile nuit de l'esclavage et de la soumission, et la promesse d'un jour meilleur», a déclaré le président américain Joe Biden jeudi, en proclamant ce nouveau jour férié aux côtés de sa vice-présidente Kamala Harris.

Une cérémonie marquée par l'émotion, et fruit d'une succession de décisions prises avec une vitesse, et un consensus, rarissimes dans un Washington politique d'ordinaire marqué par les lenteurs et les divisions. Mardi, un sénateur républicain qui s'opposait à la création de ce jour férié depuis un an, pour des motifs financiers, lève ses objections. Peu après, le texte est adopté à l'unanimité.

Dès le lendemain, la proclamation est approuvée à une majorité écrasante à la Chambre des représentants. Dans la foulée, la Maison Blanche annonce que Joe Biden le promulguera jeudi.

Scepticisme

Le scepticisme règne alors aux Etats-Unis: le 19 juin tombant un samedi, ce jour chômé devrait, selon les règles, être déplacé au vendredi. La direction des ressources humaines des centaines de milliers d'employés fédéraux l'annonce finalement dès jeudi: les employés du gouvernement fédéral jugés non-essentiels auront droit à un jour chômé le lendemain.

Pour beaucoup d'Américains, cette date était encore inconnue l'an dernier. Mais après la vague historique de colère contre le racisme provoquée par la mort de George Floyd, un Afro-Américain tué par un policier blanc le 25 mai 2020 à Minneapolis, la fête de «Juneteenth» a acquis une nouvelle renommée.