Islam radical Nouvelle condamnation pour un imam

ATS

30.11.2018 - 15:06

Le tribunal cantonal zurichois a confirmé la condamnation d'un imam éthiopien à 18 mois de prison avec sursis et à une expulsion de 10 ans. Il a été reconnu coupable d'appel à la violence lors d'un prêche à la mosquée An'Nur à Winterthour (archives).
Le tribunal cantonal zurichois a confirmé la condamnation d'un imam éthiopien à 18 mois de prison avec sursis et à une expulsion de 10 ans. Il a été reconnu coupable d'appel à la violence lors d'un prêche à la mosquée An'Nur à Winterthour (archives).
Source: KEYSTONE/WALTER BIERI

Le tribunal cantonal zurichois a confirmé vendredi la peine infligée à un imam éthiopien de la mosquée An'Nur de Winterthour (ZH). Comme en première instance, l'homme est condamné à 18 mois de prison avec sursis et à l'expulsion de Suisse pendant dix ans.

Le prévenu avait déclaré lors d'un prêche tenu le 21 octobre 2016 devant environ 60 personnes que les musulmans qui ne priaient pas dans la communauté devaient être "bannis, rejetés, évités et calomniés jusqu'à ce qu'ils y reviennent". S'ils persistaient, ils devaient être tués, même s'ils priaient chez eux.

Le prêche incriminé est incontesté. Le Ministère public dispose d'un enregistrement filmé effectué par une personne privée. Une perquisition a permis de saisir la version écrite du discours sur l'ordinateur du prévenu.

Incitation au crime ou à la violence

En première instance en novembre 2017, le tribunal de district de Winterthour a condamné l'imam à 18 mois de prison avec sursis et à l'expulsion pendant dix ans. L'homme a été reconnu coupable d'incitation au crime ou à la violence, de représentations de violence et d'activité rémunérée sans autorisation. Le prévenu a fait appel.

Comme en première instance, l'avocat de la défense a expliqué vendredi que son client avait écrit son prêche en pêchant des citations sur internet et qu'il n'avait pas de connaissances approfondies du Coran. Il n'a incité personne à faire ce qu'il disait.

Pendant l'audience, le prévenu âgé de 26 ans est resté silencieux. Il a déjà tout dit aux enquêteurs. Il n'a même pas voulu donner son lieu de naissance.

Pendant la lecture du jugement, la juge du tribunal cantonal a déclaré qu'elle aurait voulu punir le prévenu plus sévèrement avec une peine de 21 mois de prison avec sursis. Elle n'a toutefois pas pu le faire, car il ne lui est pas possible d'aggraver la peine si le prévenu est le seul à avoir fait appel contre le premier jugement.

Pas le bienvenu en Suisse

Finalement, ça ne joue aucun rôle, car le prévenu sera expulsé pendant dix ans. "Un étranger qui lance de pareils appels à la violence n'est pas le bienvenu en Suisse", a encore déclaré la juge.

Le jugement de deuxième instance n'est pas encore entré en force. L'accusé peut encore faire appel devant le Tribunal fédéral.

Après sa condamnation en première instance, l'imam était détenu en vue de son expulsion. Sa détention a été suspendue à fin février et il a disparu de la circulation. Il a ensuite été arrêté en Allemagne. Il a été ramené en Suisse et placé une nouvelle fois en détention dans l'attente de son expulsion.

Demande d'asile rejetée

L'expulsion du prévenu est rendue possible par un accord intervenu entre l'Union européenne et l'Ethiopie, qui intègre la Suisse. La demande d'asile du jeune homme avait été rejetée par la Confédération.

En octobre, le tribunal de district de Winterthour a condamné à des peines avec sursis et des renvois huit personnes pour avoir agressé deux fidèles dans la mosquée An'Nur. Les agresseurs s'en sont pris à ces deux fidèles maghrébins, car ils avaient transmis à un journaliste des informations sur le prêche de l'imam éthiopien contre les "mauvais musulmans".

Mosquée fermée

La mosquée An'Nur est fermée. L'association An'Nur a été dissoute à l'été 2017. La mosquée a fait plusieurs fois les gros titres, notamment en lien avec des voyeurs du djihad.

Lundi, la justice zurichoise devra une nouvelle se pencher sur une affaire en lien avec cette mosquée. Deux jeunes de Winterthour sont accusés d'avoir rejoint le groupe Etat islamique (IS) en décembre 2014.

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ATS