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Oise Procès posthume pour agressions sexuelles sur une adolescente
Le procès de quatre jeunes hommes soupçonnés d'agressions sexuelles en 2017 sur Shaïna, une adolescente alors âgée de 13 ans, des faits commis deux ans avant qu'elle soit poignardée et brûlée vive enceinte, s'est ouvert lundi à huis clos à Senlis (Oise).

Les prévenus, sous contrôle judiciaire, étaient tous mineurs au moment des faits. Deux d'entre eux, dont le principal mis en cause, D., alors petit ami de Shaïna, étaient âgés de 14 ans, les deux autres de 16 et 17 ans.
Ils sont arrivés lundi par l'arrière du tribunal pour échapper aux nombreux journalistes présents dans la salle des pas perdus. Le frère de Shaïna, Yasin Hansye, qui attendait ce procès «depuis de longues années», a confié lundi à l'AFP être «confiant» sur son issue.
Le procès, qui se tient devant le tribunal correctionnel alors que les trois plus jeunes prévenus avaient initialement été mis en examen pour viol, doit durer jusqu'à mardi.
À l'issue de l'enquête, les trois jeunes hommes doivent finalement répondre d'agressions sexuelles et violences en réunion et d'enregistrement d'images pornographiques d'une mineure. L'ex-petit ami -qui encourt la peine la plus lourde- est aussi poursuivi pour «pressions graves» en vue d'obtenir des faveurs sexuelles de Shaïna.
L'engrenage, selon la plainte déposée par l'adolescente au soir des faits, le 31 août, s'enclenche quand D. prend une photo d'elle dénudée et l'utilise pour la faire chanter. À sa demande, elle le rejoint dans une clinique désaffectée, où il la violente et la filme avec deux autres prévenus.
Plusieurs versions
Une vidéo la montrant partiellement dénudée, tentant de cacher son sexe sous les injures, a été retrouvée par les enquêteurs. Des images de la scène, diffusées sur Snapchat, ont valu à Shaïna, selon son frère, une réputation de «fille facile», l'exposant à un «acharnement» dans sa cité de Creil. Cette vidéo devait être diffusée lundi après-midi au tribunal.
Le plus âgé des garçons comparaît, lui, pour une agression sexuelle commise une semaine plus tôt, le 24 août, dans une cave. Dénoncés par Shaïna en même temps que ceux du 31, ces faits ont été joints au dossier. Selon le frère de la jeune fille, les débats se sont concentrés lundi matin sur les événements du 24. D. et le prévenu le plus âgé «nient tous les deux mais se rejettent aussi la faute et changent plusieurs fois de version».
«Il reconnait avoir croisé Shaïna ce jour-là avec D. dans la cave mais nie depuis le début avoir procédé à des attouchements sur elle», a expliqué à l'AFP l'avocate de l'adolescent qui avait alors 17 ans, Me Flore Devos.
Le 25 octobre 2019, deux ans après ces agressions, Shaïna, enceinte de quelques jours, sera poignardée puis brûlée vive dans un cabanon de sa cité. Des faits pour lesquels un autre jeune de 17 ans, avec qui elle avait une liaison, a été mis en examen.
ATS