FranceOui, il y aura encore de la neige dans les Alpes, mais tout dépendra de l'altitude...
Relax
28.11.2023 - 15:32
Alors que des stations des Hautes-Alpes ont dû retarder leur ouverture faute de neige, dans les Alpes du Nord comme à Val Thorens, les sessions de glisse ont déjà commencé. Dans le contexte de réchauffement climatique que l'on connaît, bien malin celui qui peut prédire les niveaux d'enneigement dans les Alpes françaises. A l'avenir, tout sera une question d'altitude. On vous explique.
28.11.2023, 15:32
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A la fin de l'été dernier, des chercheurs de l'université de Grenoble avaient estimé, à l'appui d'une étude parue dans Nature Climate Change, que la moitié des stations de ski d'Europe (53%) seraient à risque très élevé de manquer de neige dans un scénario de réchauffement climatique se situant entre +2°c et +4°C. Dans le pire des cas, on pourrait même craindre une absence de neige dans 98% des 2.234 stations situées dans les 28 pays européens, retenues pour cette analyse. Val Thorens, Tignes, les Arcs ou encore la Plagne... Logiquement, les stations de ski des Alpes françaises se situant à plus de 2.000 mètres d'altitude constituent alors pour certains vacanciers les uniques options, dans la mesure où ils veulent s'assurer d'un enneigement suffisant pour leurs prochaines sessions de glisse. Sauf que tout ne serait pas si simple en réalité. Car le réchauffement climatique n'indiquerait pas nécessairement le manque pur et simple d'enneigement.
Pour mieux comprendre, il faut prendre en compte l'altitude. Une toute nouvelle étude publiée dans le journal Cryosphere, de l'European Geosciences Union, vient de révéler que les maxima annuels moyens quotidiens des chutes de neige – c'est-à-dire des chutes de neige extrêmes, devraient augmenter au-dessus de 3.600 mètres. On parle ici dans le contexte de réchauffement climatique que l'on connaît, soit +1°C. Le calcul a été réalisé en prenant en compte les températures ainsi que les précipitations relevées entre 1951 à nos jours. Preuve que l'altitude compose le paramètre crucial pour bien comprendre ce qu'il peut se passer dans les Alpes: en dessous de 3.000 mètres, les maxima annuels moyens quotidiens des chutes de neige devraient diminuer.
Sur une échelle de temps de cent ans, les scientifiques ont réalisé le même constat en estimant que les fortes chutes de neige devraient intervenir à plus de 3.300 mètres alors qu'en dessous de 2.400 mètres d'altitude, les sommets devraient être largement moins enneigés. Quant aux stations de ski se situant à moins de 1.000 mètres d'altitude, on peut craindre que les vacanciers chercheront autre chose que le ski pour se divertir. Car toujours selon ces calculs, les maxima moyens des chutes de neige pourront reculer jusqu'à 26% pour une altitude à 900 mètres.