«Discriminatoire» Pause pipi timbrée: Unia dépose une requête en conciliation

js, ats

19.12.2024 - 09:06

Unia a annoncé jeudi déposer une requête en conciliation afin de faire cesser le timbrage des employés qui se rendent aux toilettes. Le syndicat a expliqué que cette pratique engendre des inégalités de genre.

«La nature discriminatoire de cette politique de timbrage a par ailleurs été reconnue par le tribunal cantonal, qui a relevé le désavantage que cela représente pour les femmes qui en moyenne doivent se rendre plus souvent aux toilettes que les hommes», peut-on lire dans le communiqué du syndicat Unia.
«La nature discriminatoire de cette politique de timbrage a par ailleurs été reconnue par le tribunal cantonal, qui a relevé le désavantage que cela représente pour les femmes qui en moyenne doivent se rendre plus souvent aux toilettes que les hommes», peut-on lire dans le communiqué du syndicat Unia.
KEYSTONE

Keystone-SDA, js, ats

A l’annonce de la décision du tribunal cantonal neuchâtelois en septembre, Unia avait envoyé une lettre de mise en demeure à l’entreprise Singer, dans le but de mettre fin à sa pratique. «Malheureusement la réponse reçue de la part de l’entreprise est plus que décevante. Elle nous oblige aujourd’hui à déposer une requête de conciliation auprès des instances neuchâteloises compétentes», a fait savoir le syndicat.

Unia juge que cette mesure est discriminatoire à l’encontre des femmes au sens de l’article 3 de la loi fédérale sur l’égalité entre femmes et hommes. Celle-ci interdit explicitement la discrimination indirecte, soit le fait d’imposer des mesures dites neutres, mais qui ont un impact négatif plus important sur les femmes que sur les hommes.

Unia souligne ainsi que l’interdiction de discriminer s’applique à l’aménagement des conditions de travail, tel que le timbrage des pauses. «La nature discriminatoire de cette politique de timbrage a par ailleurs été reconnue par le tribunal cantonal, qui a relevé le désavantage que cela représente pour les femmes qui en moyenne doivent se rendre plus souvent aux toilettes que les hommes», peut-on lire dans le communiqué.

Pour aller fumer aussi

Le fabricant de cadrans Jean Singer, qui emploie près de 400 personnes et qui possède des sites à Boudry et à La Chaux-de-Fonds, a gagné en septembre son recours contre la décision de l’Office des relations et des conditions de travail neuchâtelois (ORCT). Le Tribunal cantonal lui a donné raison.

«Faire timbrer les pauses toilettes, c’est la meilleure des alternatives en matière d’égalité», avait expliqué son patron Joris Engisch. Dans le détail, tous les collaborateurs ont l’obligation légale de prendre au minimum une demi-heure de pause à midi. En complément, la société offre 15 minutes de pause payée par jour, qui sont automatiquement comptées comme telles.

Le nombre de pauses n’est pas décompté, mais pour chaque interruption de travail, que ce soit pour aller aux toilettes, fumer ou discuter, le collaborateur doit timbrer. Et Joris Engisch de rappeler que la mesure date d’il y a environ 30 ans.