Eglise catholique Pédophilie dans l'Eglise: un cardinal jugé

ATS

7.1.2019 - 17:06

"Je n'ai jamais cherché à cacher, encore moins à couvrir ces faits horribles", a affirmé le cardinal Philippe Barbarin lundi devant le tribunal correctionnel de Lyon. Il y est jugé avec cinq autres personnes pour non-dénonciation d'agressions sexuelles.

Depuis que l'affaire a éclaté il y a trois ans, l'archevêque de Lyon avait déjà nié les faits qui lui sont reprochés, en reconnaissant des erreurs d'appréciation et en demandant pardon aux victimes des prêtres pédophiles.

Mais en 2016 à Lourdes lors d'une assemblée des évêques, il avait eu des mots qui avaient provoqué la polémique en déclarant que "Grâce à Dieu, la majorité des faits" d'abus sexuels étaient prescrits".

"Je n'ai pas toujours su employer les mots les meilleurs et les plus adroits dans le passé", a reconnu l'archevêque de Lyon dans une déclaration lue lundi à la barre au premier jour du procès, avant de répondre aux questions du tribunal.

Le cardinal Barbarin avait eu connaissance d'anciens faits d'agressions sexuelles durant les années 2000, ce qui l'avait conduit à rencontrer le père Preynat en 2010. Le prêtre lui jura alors n'avoir jamais recommencé depuis.
Le cardinal Barbarin avait eu connaissance d'anciens faits d'agressions sexuelles durant les années 2000, ce qui l'avait conduit à rencontrer le père Preynat en 2010. Le prêtre lui jura alors n'avoir jamais recommencé depuis.
Source: KEYSTONE/AP/BOB EDME

Affaire classée en 2016

Le primat des Gaules comparaît jusqu'à mercredi avec cinq anciens membres du diocèse de Lyon pour ne pas avoir dénoncé à la justice des abus sexuels commis sur de jeunes scouts de la région par un prêtre, le père Bernard Preynat, entre 1986 et 1991.

En 2016, le parquet avait classé l'affaire sans suite, mais les plaignants ont depuis lancé une procédure de citation directe des prévenus devant le tribunal.

Mgr Barbarin avait eu connaissance d'anciens faits d'agressions sexuelles durant les années 2000, ce qui l'avait conduit à rencontrer le père Preynat en 2010. Le prêtre lui jura alors n'avoir jamais recommencé depuis.

"Tout le monde me reproche de l'avoir cru", a déclaré Mgr Barbarin à la barre. "De fait, on n'a pas trouvé de fait incriminable après", a ajouté celui qui est aussi poursuivi pour "omission de porter secours".

Au contact d'enfants jusqu'en 2015

Les plaignants lui reprochent d'avoir maintenu le père Preynat au contact d'enfants jusqu'en 2015, date à laquelle un ancien scout porta plainte contre le prêtre. Puis contre le cardinal en 2016.

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