Photos choquantes sur Twitter Jugement mardi pour Marine Le Pen

ATS

3.5.2021 - 12:01

Le tribunal de Nanterre rend mardi après-midi son jugement dans l'affaire des photos d'exactions de l'Etat islamique publiées en 2015 sur les réseaux sociaux par Marine Le Pen et Gilbert Collard, un procès dénoncé comme «politique» par les deux élus du Rassemblement national.

Keystone-SDA

En décembre 2015, dans une France traumatisée par les attentats, Marine Le Pen avait relayé trois photos d'exactions du groupe djihadiste. (archives)
En décembre 2015, dans une France traumatisée par les attentats, Marine Le Pen avait relayé trois photos d'exactions du groupe djihadiste. (archives)
KEYSTONE

La présidente du RN et l'eurodéputé sont jugés pour diffusion de messages violents ou portant gravement atteinte à la dignité humaine, susceptibles d'être vus par un mineur. Cette infraction est passible de trois ans de prison et 75'000 euros d'amende.

Lors du procès le 10 février dernier, le parquet a requis 5000 euros d'amende contre Marine Le Pen et contre Gilbert Collard. Ces derniers «avaient parfaitement le droit de diffuser ces images, le problème est de s'assurer, avant la diffusion, qu'aucun mineur n'est susceptible de voir ou de percevoir ces images», a expliqué le procureur Jean-Pascal Oualid.

En cause: des tweets publiés en décembre 2015, quelques semaines à peine après les attentats revendiqués par l'EI à Paris et en Seine-Saint-Denis.

«Liberté d'expression et d'information»

Dans une France traumatisée par les attentats, Marine Le Pen avait relayé trois photos d'exactions du groupe djihadiste. Elle y avait ajouté les mots: «Daesh, c'est ça !», en réponse au journaliste Jean-Jacques Bourdin qu'elle accusait d'avoir «comparé» l'EI et le Front national lors d'une émission.

Gilbert Collard, alors député du Gard, avait relayé le même jour sur ses comptes Facebook et Twitter la photo d'un homme gisant au sol, le crâne défoncé, avec ce commentaire : «Bourdin compare le FN à Daesh : le poids des mots et le choc des bobos !».

À la barre, la leader d'extrême droite s'est défendue en invoquant sa «liberté d'expression et d'information», dénonçant un «procès politique» contre son mouvement. La finaliste à la présidentielle 2017 a aussi assuré à la presse qu'elle «republierait» ces images si c'était à refaire.

«Estimez-vous que ces photos portent atteinte à la dignité humaine?», lui a notamment demandé la présidente de la Chambre. «C'est le crime qui porte atteinte à la dignité humaine, ce n'est pas sa reproduction photographique», a rétorqué Mme Le Pen.

«Aviez-vous conscience qu'un public mineur était susceptible de voir» ces tweets ?, a repris la présidente. «Je n'ai véritablement pas pensé à ça. J'ai pensé à la liberté qui est la mienne d'expression et d'information», a assuré la prévenue.

Jugement attendu mardi après-midi.