Cohabitation difficile Pistes de fond dégradées: à chacun sa trace!

nt, ats

17.1.2021 - 12:29

Trace de pas, de raquettes ou déjections canines, les pistes de ski de fond subissent régulièrement des dégradations. Cet hiver, le cocktail Covid-19 et neige accentue encore le phénomène. Romandie Ski de Fond prône un meilleur balisage et une information accrue.

Un panneau indique une separation entre la piste de ski de fond et le chemin pour les randonneurs au depart du Centre nordique, "La Vue des Alpes - Tete de Ran" dans le massif du Jura neuchatelois le vendredi 15 janvier 2021 au col de la Vue des Alpes. 
Un panneau indique une separation entre la piste de ski de fond et le chemin pour les randonneurs au depart du Centre nordique, "La Vue des Alpes - Tete de Ran" dans le massif du Jura neuchatelois le vendredi 15 janvier 2021 au col de la Vue des Alpes. 
KEYSTONE

Cette année, l'important manteau neigeux, conjugué avec les fermetures imposées par la pandémie, attire beaucoup d'amateurs de plein air en montagne. Or, trop souvent, les adeptes des raquettes et les marcheurs utilisent les pistes de fond, observe Laurent Donzé, président de Romandie Ski de Fond (RSF).

Cela les dégrade, occasionne des frais supplémentaires et gâche le plaisir des skieurs qui paient une vignette pour la préparation et l’entretien des pistes. Il suffit de lire les forums de RSF et ses nombreux coups de gueule pour s'en convaincre: entre Evolène et les Haudères (VS), «pendant les fêtes à certaines heures on pouvait compter plus de marcheurs que de skieurs sur la piste».

«A Froideville, attention dans la prairie, pas mal de trous dus aux piétons». «A St-George, excellent travail de traçage, malheureusement saccagé comme chaque année par tous ceux qui se baladent sur les pistes de skating.»

Du fair-play

Revenant périodiquement, le problème de cohabitation est le même dans tous les centres, constate M. Donzé. Une frange de personnes mal informées ou mal intentionnées pensent qu'elles peuvent aller partout. Et d'autres s'engouffrent sur leurs traces.

Le message de RSF, qui avait lancé une campagne en 2020 sur ce thème, est simple : «Il y a de la place pour chacun aux sports d’hiver, mais il faut un peu de fair-play pour assurer une saine cohabitation».

Mieux signaliser

La solution passe également par une meilleure signalisation: elle n'est souvent pas à la hauteur de l'affluence hivernale, note Laurent Donzé. Le travail de balisage (turquoise pour le fond, rose pour les raquettes) n'a pas toujours été fait, peut-être en raison de l'augmentation des hivers sans neige, estime-t-il. Pourtant RSF fournit du matériel uniforme aux centres nordiques.

Le flou dans les panneaux est l'une des autres raisons qui font que la cohabitation ne marche pas toujours très bien. Il suffit qu'il en manque un à un endroit stratégique, note-t-il.

Et de citer en exemple la Vue des Alpes (NE), où la situation était problématique il y a quelques années. Le centre a pris la question à bras-le-corps: une piste piéton a été tracée, le balisage réalisé avec des couleurs différentes. Les Pléiades ont aussi récemment empoigné le problème et installé des barrières de corde sur 3 km afin de séparer les disciplines, raconte-t-il.

Sur le terrain

De sa cahutte, le vendeur de cartes journalières à Mauborget, dans le Jura vaudois, essaie de sensibiliser les marcheurs et autres lugeurs. «Il y a une certaine confusion. Le départ du chemin piéton et de la piste de fond se situe au même endroit, je leur explique où passer».

Au Gibloux (FR), «la cohabitation se passe plutôt bien, car les sentiers raquettes passent dans une autre zone de la forêt», explique Daniel Romanens responsable du balisage ski de fond au centre nordique du Gibloux (NRGi). «Le problème, c’est surtout les promeneurs. Il n'y a pas de chemin prévu expressément pour eux, faute de moyens».

Or un humain à pied apporte sur la piste une pression quatre fois plus grande que la dameuse. Celle-ci ne peut que difficilement rattraper les trous, qui peuvent être dangereux pour les skieurs, au même titre que les crottes de chien qui rendent les pistes inskiables. Mais le responsable, qui surveille les pistes, reste optimiste: le respect vis-à-vis des fondeurs augmente, selon lui.

Difficile à rattraper

Il faut éviter que les skieurs ne désertent peu à peu les sites dont les pistes sont régulièrement dégradées, note M.Donzé. Lorsque de mauvaises habitudes sont prises, il est difficile de rattraper les dégâts. Les fondeurs et skateurs finissent par abandonner les centres qui ne font pas d'efforts.

Cette année, la campagne de RSF invite les skateurs à ne pas casser les pistes classiques. Des triangles informatifs ont été fournis à cet effet.

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