«Fasciste, raciste»Les soeurs Meloni portent plainte contre un chanteur et un caricaturiste
ATS
4.8.2023 - 16:20
La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni et sa soeur aînée Arianna, toutes deux engagées à l'extrême droite, ont séparément porté plainte cette semaine pour diffamation contre le chanteur du groupe britannique Placebo Brian Molko et un dessinateur de presse italien.
Keystone-SDA
04.08.2023, 16:20
04.08.2023, 16:25
ATS
Giorgia Meloni, fondatrice et présidente du parti post-fasciste Fratelli d'Italia, a porté plainte contre Brian Molko, leader du groupe de rock alternatif, qui l'avait insultée et qualifiée de «fasciste, raciste», lors d'un concert le 11 juillet au festival «Sonic Park» de Stupinigi, près de Turin.
Arianna Meloni, pressentie selon la presse pour se présenter aux prochaines élections européennes sur la liste Fratelli d'Italia, a de son côté engagé des poursuites contre Mario Natangelo, caricaturiste du journal Il Fatto Quotidiano, très critique à l'endroit du gouvernement.
La vignette représente Arianna Meloni, épouse de Francesco Lollobrigida, ministre de l'Agriculture dans le gouvernement de sa belle-soeur, au lit avec un homme de couleur. Celui-ci demande à son amante: «Et ton mari?», laquelle lui répond: «Ne t'en fais pas, il passe ses journées dehors à lutter contre le remplacement ethnique».
Ce dessin avait provoqué des réactions indignées de membres du gouvernement, de Fratelli d'Italia et de la Lega, parti anti-immigration qui fait partie de l'exécutif entré en fonctions en octobre 2022.
«Attaquer l'adversaire justifie aussi de déstabiliser la vie des personnes et de leurs familles», avait regretté Arianna Meloni.
Giorgia Meloni et son parti sont les héritiers du Mouvement social italien (MSI), parti néofasciste créé après la Seconde Guerre mondiale dont elle a repris, à la fondation de Fratelli d'Italia fin 2012, la flamme tricolore.
Lutte contre l'immigration
Mme Meloni a fait de la lutte contre l'immigration une priorité de son mandat, tout en souhaitant favoriser la natalité dans son pays aux prises avec la baisse des naissances et le vieillissement.
Lors d'une conférence sur ce thème en mai, Francesco Lollobrigida s'était dit préoccupé par «l'hiver démographique» auquel est confrontée la péninsule, «parce que nous voulons sauvegarder la culture, les langues de l'Italie».
Il avait nié que cela ait quoi que ce soit «à voir avec la race», après avoir mis en garde quelques semaines plus tôt contre le «remplacement ethnique» à l'oeuvre selon lui du fait de l'immigration.